Utilisation de nivolumab dans le traitement du cancer du poumon avancé ou métastatique en France pendant les périodes d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) et post-ATU : suivi à partir des données hospitalières du PMSI - 22/05/18
Résumé |
Objectif |
Indiqué en deuxième ligne de traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé ou métastatique de type histologique épidermoïde ou non épidermoïde, nivolumab (immunothérapie anti-PD1) a été mis à disposition en France dans le cadre d’une Autorisation temporaire d’utilisation (ATU) à partir de janvier 2015 jusqu’à son inscription au remboursement à la fin décembre 2016. L’objectif était de décrire les caractéristiques des patients ayant reçu nivolumab pendant cette période, leur évolution entre 2015 et 2016, ainsi que la durée du traitement.
Méthode |
À partir des bases de données hospitalières nationales du Programme de médicalisation du système d’information (PMSI), l’intégralité des patients ayant reçu nivolumab en 2015 et 2016 pour un cancer bronchique (code CIM-10 : C34) a été incluse. Les variables recueillies étaient l’âge, le sexe, les comorbidités (hypertension artérielle, BPCO, diabète et insuffisance rénale), le délai entre le diagnostic et l’initiation de nivolumab, le type d’établissement et la dose. La prise en première ligne de pemetrexed et/ou bévacizumab étant spécifique des CBNPC non épidermoïdes, les traitements antérieurs ont été recherchés afin d’identifier le type histologique. Les durées de traitement ont été estimées par la méthode de Kaplan–Meier. Les caractéristiques des patients ont été comparées entre les années 2015 et 2016 et entre les deux types d’histologies.
Résultats |
Au total, 3120 patients ont reçu nivolumab en 2015 et 7519 patients en 2016. Parmi eux, 1377 et 3402 patients présentaient un CBNPC de type épidermoïde, respectivement. Toutes histologies confondues, l’âge moyen des patients était de 63,8 ans (±9,7) et le délai médian entre le diagnostic de CBNPC et la première administration de nivolumab était de 12,7 mois. La dose moyenne de nivolumab reçue était de 212mg (±57). La proportion de patients de sexe masculin et celle de patients âgés de 70 ans ou plus étaient significativement plus élevées en 2016 par rapport à 2015 (respectivement, 28 % versus 25 % et 71 % versus 69 %). De même, le délai médian de recours à nivolumab depuis le diagnostic a été significativement plus court en 2016 (11,9 mois versus 14,8 mois) et les patients ont été plus fréquemment initiés dans des centres hospitaliers généraux (38 % versus 34 %) et des cliniques privées (18 % versus 14 %) plutôt qu’en CHU (32 % versus 26 %) ou en CLCC (11 % versus 9 %). Pour l’ensemble des patients, la durée médiane de traitement avec nivolumab était atteinte à 3,9 mois (Q1–Q3 : 1,8–10,1). Alors que 4433 patients étaient censurés au 31 décembre 2016, la durée moyenne de traitement était de 6,60 mois (±0,08). Parmi les 6188 patients ayant arrêté nivolumab, 44 % ont bénéficié d’une chimiothérapie ultérieure.
Conclusion |
Les données du PMSI permettent un suivi exhaustif du nombre de patients ayant reçu nivolumab dans le cadre du système d’ATU. Ces données permettent de suivre son utilisation en vie réelle pour certaines variables importantes relatives au type d’initiation et au profil des patients. En termes de durée de traitement, ces résultats sont plutôt conformes à ce qui était attendu d’après les essais cliniques et ceci quelle que soit l’histologie du CBNPC.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 66 - N° S4
P. S210-S211 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.