Mesure d’impact en vie réelle de campagnes d’information sur le bon usage du médicament destinées aux professionnels de santé - 22/05/18
Résumé |
Objectif de l’étude |
Notre étude vise à mesurer l’impact de campagnes d’information sur le bon usage du médicament destinées aux professionnels de santé en analysant l’évolution des prescriptions médicales collectées en vie réelle.
Objectif de l’étude |
L’étude porte sur des médicaments dont un mauvais usage en prescription fait courir soit par sa fréquence, soit par sa gravité, des risques inacceptables pour la santé des patients. Elle consiste dans un premier temps à observer en vie réelle les prescriptions de ces médicaments sur un échantillon représentatif d’ordonnances, pendant une durée suffisante pour objectiver l’ampleur et la constance du mésusage initial, puis à réaliser une campagne d’information auprès des prescripteurs tout en poursuivant l’observation, afin de mesurer l’évolution quantitative du mésusage par comparaison avec les observations initiales. Cette campagne est constituée de messages de bon usage, diffusés par des canaux multiples : courriel, site web, logiciels de prescription. Une attention particulière est apportée à la contextualisation des messages vis-à-vis de la prescription en cause, autrement dit à la pertinence des notifications délivrées. La manière dont ces messages sont visualisés ou au contraire ignorés par les professionnels est également analysée. Dans le strict respect de la confidentialité des patients et des professionnels de santé, l’observation des pratiques de prescription en vie réelle dans ces situations à risque a été réalisée grâce à une brique logicielle spécialisée qui extrait du dossier médical et de l’ordonnance informatisée les informations permettant de détecter les contre-indications, les erreurs de posologie et les interactions médicamenteuses.
Résultats |
L’étude, qui s’est déroulée à partir de mars 2017, a porté sur plus de 20 000 médecins libéraux utilisant la brique logicielle embarquée localement, soit environ 1 200 000 ordonnances par semaine. Pour chaque situation de prescription à risque étudiée, l’observation qui précède la campagne d’information sur le bon usage met en évidence un pourcentage relativement faible des cas de mésusage détectés (de 0,5 à 6,5 % des médicaments concernés, selon la situation en cause) et le caractère constant de ce pourcentage au cours du temps. Pendant la campagne d’information, nous constatons que les messages sont très rarement débranchés par le prescripteur, ce qui signifie qu’il les considère généralement comme utiles. Au cours du premier mois qui suit le début de cette campagne, le pourcentage de mésusage détecté se réduit dans tous les cas de manière statistiquement significative.
Conclusion |
Cette étude démontre que des messages de bon usage à destination du prescripteur peuvent, si la campagne est bien réalisée, avoir un impact favorable sur les pratiques. Elle démontre d’autre part qu’il est possible de mesurer en temps réel l’impact de ces campagnes grâce à l’usage de données de vie réelle dans le respect strict de la confidentialité des personnes.
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Vol 66 - N° S4
P. S214-S215 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.