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Étude d’utilisation des inhibiteurs de la pompe à protons en France, en 2015 - 22/05/18

Doi : 10.1016/j.respe.2018.04.021 
M. Lassalle a, , T. Le Tri a, M. Bardou b, M. Biour c, J. Kirchgesner d, F. Rouby e, N. Dumarcet f, M. Zureik a, R. Dray-Spira a
a Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), pôle épidémiologie des produits de santé, Saint-Denis, France 
b Service de gastro-entérologie et hépatologie, hôpital François-Mitterrand, centre d’investigations cliniques Inserm 1432, CHU Dijon-Bourgogne, Dijon, France 
c Hôpital Saint-Antoine, centre régional de pharmacovigilance, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France 
d Service de gastroentérologie et nutrition, hôpital Saint-Antoine, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France 
e Hôpital Sainte-Marguerite, centre régional de pharmacovigilance, Assistance publique–Hôpitaux de Marseille, Marseille, France 
f Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Pôle dermatologie, hépato-gastroentérologie et maladies métaboliques rares, Saint-Denis, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont indiqués dans le traitement des pathologies liées à la sécrétion acide de l’estomac, principalement le reflux gastro-œsophagien, et pour la prévention et le traitement des lésions gastroduodénales dues aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez les patients à risque. Les IPP sont très largement utilisés en raison de leur efficacité et de leur tolérance, qui semble démontrée à court terme. Les données disponibles en France sur l’utilisation des IPP sont limitées, car la plupart des études existantes ont porté sur des populations spécifiques.

Objectif

Décrire l’utilisation incidente d’IPP à l’échelle nationale, en France en 2015, à partir des données du Système national des données de santé (SNDS).

Matériels et méthodes

Cette étude observationnelle longitudinale a été conduite à partir des données du SNDS, qui couvre près de la totalité de la population en France. La population d’étude comprenait les utilisateurs incidents d’IPP en 2015, c’est-à-dire sans remboursement d’IPP dans l’année précédente. Seules les délivrances d’IPP sur prescription médicale, ce qui représente environ 97 % des délivrances d’IPP en pharmacie de ville, étaient identifiées. La date d’inclusion était la première date de remboursement d’IPP en 2015. Des informations individuelles sur les traitements concomitants, sur les actes médicaux et de biologie, et sur les diagnostics hospitaliers étaient disponibles. Les patients étaient suivis jusqu’à l’interruption du traitement (définie par une durée sans traitement supérieure à 30jours), ou, en l’absence d’interruption de traitement, jusqu’à un an après la date d’inclusion.

Résultats

Parmi les 15 837 416 patients ayant reçu au moins un remboursement d’IPP en 2015, 7 776 032 (49,1 %) étaient des utilisateurs incidents ; 56,3 % des utilisateurs incidents étaient des femmes. L’âge moyen était de 48,8 ans et 20,7 % des patients étaient âgés de 65 ans ou plus. Le traitement par IPP avait été initié par un médecin généraliste dans 73,9 % (n=5 745 155) des cas ; 78,2 % (n=6 077 832) des patients n’avaient reçu qu’un seul remboursement d’IPP au cours du suivi. La durée moyenne de traitement par IPP était de 40,8 jours pour l’ensemble de la population, et de 65,0jours chez les plus de 65 ans. Les utilisateurs à long terme (définis par une durée d’utilisation d’IPP supérieure à 6 mois) représentaient 4,0 % (n=309 983) de l’ensemble des utilisateurs incidents d’IPP, et 10,2 % (n=164 058) des plus de 65 ans. Au total, dans plus de la moitié des cas (52,0 %, n=4 042 269), une délivrance simultanée d’AINS était retrouvée le jour de la primo-délivrance d’IPP. Chez 33,9 % (n=2 634 700) des utilisateurs incidents d’IPP, aucun traitement concomitant, acte médical, acte de biologie, ou diagnostic hospitalier soutenant l’utilisation d’IPP n’a été identifié.

Conclusion

Près de huit millions de patients ont initié un traitement par IPP en France en 2015, principalement en association à un AINS. Face à l’utilisation massive d’IPP, mise en évidence dans cette étude, il convient de s’interroger sur la pertinence des traitements.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 66 - N° S4

P. S221 - juin 2018 Retour au numéro
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