Le mésothéliome pleural malin (MPM) est un cancer rare et agressif, dont l’exposition à l’amiante constitue le facteur principal. L’objectif de cette analyse était de déterminer la prévalence et l’incidence du MPM en France à partir des données du programme de médicalisation des systèmes d’information en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (PMSI-MCO).

À partir du PMSI-MCO 2016, l’ensemble des séjours des patients avec un code diagnostic CIM-10 C450* « mésothéliome de la plèvre » et/ou C459* « mésothéliome, sans précision » en position de diagnostic principal, relié ou associé significatif a été extrait. Un chaînage rétrospectif de cinq ans avant la première hospitalisation de 2016 a été réalisé afin d’éliminer les patients présentant un code CIM-10 C34* « tumeur maligne des bronches et du poumon » et/ou C384 « tumeur maligne de la plèvre ». Une cohorte incidente a été extraite en excluant par chaînage rétrospectif de cinq ans avant la première hospitalisation de 2016 tous les patients présentant un séjour hospitalier avec les codes de diagnostic CIM-10 C450* et/ou C459*. Une extraction des séjours comportant l’administration de pemetrexed et/ou bevacizumab, molécules de la liste en sus, via le fichier FICHCOMP, et des séjours avec le code CIM-10 Z511 « séance d’une chimiothérapie pour tumeur » a été réalisée.

En 2016, la population de patients atteints de MPM en France était de 1712 patients, dont 73 % d’hommes. L’incidence a été estimée à 1099 nouveaux cas. Une majorité des patients prévalents, soit 878 patients (51,3 %), atteints de MPM a reçu au moins une chimiothérapie, dont 483 patients incidents (43,9 %). Sept cent trente-trois (733) patients ont reçu une chimiothérapie à base de pémétrexed dont 443 patients incidents. Le bevacizumab a été administré à 211 patients dont 134 patients incidents. Deux cents (200) patients, dont 132 incidents, ont reçu du bévacizumab et du pémétrexed. Les patients atteints de MPM ont été majoritairement pris en charge par les hôpitaux publics (79 % des séjours). Une variabilité au niveau de la prise en charge thérapeutique a été observée au sein des établissements, en lien avec le guide HAS du parcours de soins « mésothéliome pleural malin » qui recommande, du fait de l’absence de traitement curatif d’efficacité démontrée, que les choix thérapeutiques soient influencés par le souci de la qualité de vie et du projet de vie du patient.

Le mésothéliome pleural malin est une maladie mortelle qui a atteint 1721 patients français dont 1099 nouveaux patients en 2016. Le MPM touche principalement les hommes. La prise en charge thérapeutique est en majorité basée sur de la chimiothérapie avec des variabilités géographiques. Les résultats épidémiologiques de cette analyse sont en ligne avec les autres données de la littérature.