Les études [1Langlois J., Omorou A.Y., Vuillemin A., Lecomte E., Briançon S., le groupe PRALIMAP-INÈS Participation d’adolescents en surpoids de milieu défavorisé à une intervention de promotion de l’activité physique à l’école Sante Publique 2016 ;  HS (S1) : 135-139 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références] montrent une activité physique faible chez les adolescents en surpoids. En éducation physique, ces résultats se traduisent par des stratégies d’évitement de la pratique physique [2Jacolin-Nackaerts M., Clément J. La lutte contre l’obésité à l’école : entre biopouvoir et individuation Lien Soc Politiques 2008 ; 47-60 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Analysés par le filtre de l’anthropologie existentiale [3Piette A. Au cœur de l’activité, au plus près de la présence Reseaux 2013 ; 57-88 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références], c’est-à-dire des êtres en train d’exister, ces stratégies ne décrivent que le mode majeur de la réalité, conforme aux attentes scolaires. Pour Piette [3Piette A. Au cœur de l’activité, au plus près de la présence Reseaux 2013 ; 57-88 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références], un renversement théorique s’impose car la situation d’apprentissage n’est qu’une toile de fond dont les éléments peuvent être non pertinents pour l’adolescent en surpoids. Le mode mineur éclaire autrement l’expérience, au niveau infrahumain. Loin d’un simple désengagement moteur, la phénoménographie souligne la richesse de l’expérience corporelle singulière, révélant des valeurs et des indices différents sur lesquels l’élève s’appuie pour s’engager. Elle part de l’observation des situations pour remonter vers la subjectivité de l’humain à l’inverse de la phénoménologie.

L’étude qualitative porte sur l’analyse d’un cas d’une adolescente obèse de 15 ans dans trois tâches d’acrosport. L’expérience corporelle est filmée et analysée par des indicateurs corporels (tonus, appuis, regard), spatiaux (trajets, orientations, hauteurs), relationnels et temporels reliés à la toile de fond. Des entretiens semi-directifs de l’adolescente et de son entourage éclairent la dimension du vécu.

Notre observation décèle une ingéniosité spatiale, corporelle, temporelle et sociale esquissant des stratégies de visibilité et d’invisibilité de soi. Celles-ci constituent un « système de sécurité de base » singulier pour tenir dans ces situations vécues comme inconfortables.

En se focalisant sur les interstices des situations, l’identification des repères personnels révèle une incorporation des expériences passées, renversant l’interprétation première d’un désengagement ou d’une absence d’apprentissage.