Les personnes en situation de handicap font face à une discrimination qui trouve son origine dans le fait qu’elles sont stéréotypées comme chaleureuses mais peu compétentes [1Fiske S., Cuddy A., Glick P., Xu J. A model of (often mixed) stereotype content: competence and warmth respectively follow from perceived status and competition J Pers Soc Psych 2002 ;  82 : 878-902 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références, 2Kittson K., Gainforth H., Edwards J., Bolkowy R., Latimer-Cheung A. The effect of video observation on warmth and competence ratings of individuals with disability Psych Sport Exer 2013 ;  14 : 847-851 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Il a été montré qu’un homme en situation de handicap moteur gagne en compétence perçue dans l’œil d’autrui lorsqu’il est décrit comme actif physiquement [3Rohmer O., Louvet E. Le stéréotype des personnes handicapées en fonction de la nature de la déficience : une application des modèles de la bi-dimensionnalité du jugement social Annee Psych 2011 ;  111 : 69-85 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. L’objectif principal de cette étude est d’examiner si cet effet est diffusable aux hommes et aux femmes et à d’autres catégories de handicap.

Au total, 1890 personnes (930 hommes, 960 femmes ; Mâge=33,5±15,0) ont été recrutées et réparties aléatoirement pour juger un groupe de personnes décrites selon un handicap (moteur, mental, psychique, sensoriel, aucune information), un sexe (masculin, féminin), un statut sportif (pratique régulière, absence de pratique régulière, aucune information). Les participants indiquaient dans quelle mesure (échelles de Likert allant de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord ») ils attribuaient au groupe proposé des adjectifs associés aux dimensions de « compétence » (ex., sûr de soi) et « Chaleur » (ex., agréable).

L’analyse de variance a montré que :

– seuls les facteurs handicap et statut sportif influencent les jugements ;

– une certaine hiérarchie entre les handicaps apparaît au profit du handicap moteur et sensoriel ;

– la pratique sportive ne joue pas sur la dimension chaleur mais augmente la compétence perçue, quel que soit le handicap.

Se déclarer comme pratiquant/e sportif/ve semble ainsi un excellent moyen pour les personnes en situation de handicap de remettre en cause les stéréotypes qu’on leur associe, quel que soit le handicap, et de les repositionner comme un groupe important socialement. Cela ouvre une perspective sociale optimiste sur les conséquences comportementales de tels effets.