Cystites donnant lieu à ECBU en ville : étude prospective de 529 cas - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Si l’épidémiologie microbienne des infections urinaires est très surveillée, peu de données cliniques fiables sont disponibles, en particulier en ville, là où s’opèrent pourtant une large dominance (>90 %) des antibiothérapies. Le but fut d’analyser prospectivement sur 18 mois les cystites ainsi gérées.
Matériels et méthodes |
Inclusion à partir d’un laboratoire de ville de toute patiente volontaire à ECBU positif. Données cliniques recueillies auprès du médecin traitant. Distinguo entre cystite simple (CS) ou « à risque de complication » (CC) par la présence d’au moins un facteur de risque (FDR) parmi âge>75 ans ou>65 ans avec critères de fragilité, uropathie, grossesse, immunodépression, insuffisance rénale sévère. Distinguo également selon cystite récurrente (>2 épisodes durant les 18 mois de l’étude ; CR) ou cystite non récurrente (CNR). Exclusion des colonisations et pyélonéphrites.
Résultats |
Au total, 529 cas inclus par 120 médecins généralistes. Comparativement à la pyramide des âges française : très peu d’enfants (17 patients soit 3 % de sujets <15 ans vs 20 % attendus), stricte représentation des 16–64 ans (298 patients soit 56 % vs 60 % attendus) et surreprésentation des>65 ans (214 patients soit 40,5 % vs 20 % attendus). Au total, 298 cas de CS (56 %) dont 127 CR (43 %) ; 231 cas de CC (44 %) dont 147 CR (64 %) ; 274 cas de CR (52 %), avec jusqu’à 9 épisodes par patiente. Davantage de CC parmi les CR (147 cas soit 54 %) que parmi les CNR (84 cas soit 33 %). Cumul de FDR de complication plus important pour les CR (20 patients soit 14 %) que pour les CNR (3 patients soit 4 %) (p=0,01). « Âge>75 ans » : FDR le plus fréquent (121 patients soit 52 % des FDR). Âge moyen significativement plus élevé pour les CC (67,5 ans) vs les CS (47,5 ans) (p<0,05) et pour les CR (59,3 ans) vs les CNR (51,3 ans) (p=0,7). E. coli dominant sans différence entre CS (241 cas soit 81 %) et CC (187 cas soit 81 %), ni entre CNR (212 cas soit 83 %) et CR (216 cas soit 79 %). Seize souches productrices de BLSE (3 %) plus fréquentes parmi les CC (11 cas soit 4,8 %) vs les CS (5 cas soit 1,7 %) (p=0,07) et les CR (11 cas soit 4 %) vs les CNR (5 cas soit 2 %) (p=0,16). Chez les CR, diminution au fil des épisodes de la diversité microbienne (quantifiée par l’indice de Shannon) avec augmentation de la part de E. coli : 80 % lors du 1er épisode (76 cas) à 89 % à partir du 5e épisode (16 cas) et augmentation des EBLSE de 3 % lors du 1er épisode (3 cas) à 11 % à partir du 5e épisode (2 cas).
Conclusion |
Selon cette enquête à large échelle la recommandation de ne pas pratiquer un ECBU pour cystite simple non récidivante ne semble pas bien appliquée, avec 40 % d’examens entrant dans ce cadre, sans explication évidente. A contrario, un tiers des cystites avec ECBU correspondent à des formes récidivantes, parfois très fréquemment (jusqu’à 1 épisode tous les 2 mois), avec FDR de complication dans la moitié des cas, marquées par une escalade de l’antibiorésistance.
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Vol 48 - N° 4S
P. S101 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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