Schistosomose avec atteinte respiratoire : à propos de 3 cas - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les atteintes respiratoires de la bilharziose peuvent être contemporaines de la phase d’invasion, ou syndrome de Katayama, réaction immunoallergique liée à la migration parasitaire et à la ponte des premiers œufs. Elles peuvent être chroniques, suite à l’embolisation des œufs et à la formation de granulomes. À ce stade, les lésions peuvent être parenchymateuses ou vasculaires, parfois responsables d’HTAP. Nous rapportons 3 cas de schistosomose avec atteinte pulmonaire illustrant la diversité des formes cliniques.
Matériels et méthodes |
Description clinicobiologique et radiologique de trois cas de schistosomose avec atteinte pulmonaire.
Résultats |
Le 1er patient, un touriste de 37 ans, hospitalisé pour fièvre 3 semaines après baignade au Mali. Il présentait une hématurie, et une hyperéosinophilie (HEo) modérée. Sa radiographie thoracique (RP) était normale. La sérologie bilharziose était positive à 2560 en hémagglutination (HA). Le patient devenait asymptomatique et des œufs de S. haematobium apparaissaient dans les urines 6 semaines plus tard. Il était alors traité par praziquantel et admis 3jours plus tard pour fièvre, urticaire, toux et dyspnée avec une HEo à 7500/mm3 et des macronodules entourés de verre dépoli sur le scanner. L’évolution était spontanément favorable. Les deux autres patients étaient de jeunes migrants, arrivés en France récemment. Un jeune Tchadien, hospitalisé pour suspicion de tuberculose (TB) sur une RP de dépistage avait une HEo à 7000/mm3, une sérologie bilharziose positive à 40 en HA, confirmée par WB et des IgE totales>5000kUI/L. Le scanner retrouvait des micronodules épars entourés de verre dépoli. Les examens parasitologiques des selles et des urines (EPS/EPU) étaient négatifs. L’échographie cardiaque révélait une insuffisance tricuspidienne nécessitant une réévaluation à distance. Les micronodules régressaient un mois après traitement par praziquantel. Un jeune Guinéen bénéficiant d’un dépistage systématique, recevait une cure de praziquantel après la découverte d’œufs de S. mansoni à l’EPS et une sérologie positive à 2560 en HA. Il était hospitalisé dix jours plus tard pour syndrome grippal, urticaire et HEo atteignant 27 000/mm3. Le scanner montrait quelques micronodules avec signe du halo. Les anomalies clinicobiologiques disparaissaient sous corticoïdes.
Conclusion |
Les atteintes pulmonaires de la bilharziose sont variées et la sémiologie radiologique stéréotypée. En contexte d’accélération des flux migratoires, nous allons être confrontés à des formes de bilharziose aiguë et surtout chronique, que l’on rencontrait peu jusque-là. Nos connaissances doivent être mises à jour et une attention particulière doit être portée à ces patients par un dépistage systématique (sérologie, EPS et EPU) des migrants en provenance d’Afrique subsaharienne.
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Vol 48 - N° 4S
P. S107 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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