Prise en charge des patients « suspects » de Lyme par les médecins généralistes : difficultés rencontrées et propositions d’amélioration - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La maladie de Lyme (ML) est actuellement au coeur de débats scientifiques et médiatiques. L’objectif de cette étude était d’appréhender les éventuelles difficultés rencontrées par les médecins généralistes (MG) dans la prise en charge des patients « suspects » de ML et d’évaluer leur perception de cette maladie.
Matériels et méthodes |
L’enquête a été conduite auprès de MG entre avril et juin 2016 (envoi d’un e-mail suivi de 2 rappels). Le questionnaire évaluait la fréquence des recours en lien avec une « ML », certaine ou supposée, à tous ses stades. Ont en particulier été analysés les modalités du diagnostic, la place de la sérologie, le traitement des formes primaires, des formes disséminées précoces ou tardives et de symptomatologies persistantes polymorphes post piqûre de tiques (SPPT).
Résultats |
Au total 318 MG (16 %) ont répondu à cette enquête. Parmi les répondants, 98 % (312) avaient été amenés à prendre en charge au moins une fois une piqure de tique dans les 12 derniers mois et avoir été confrontés au moins une fois au cours de leur carrière à une ML suspectée (par eux-mêmes, par le patient). Si la prise en charge de la piqure ou d’une phase primaire ne leur posaient généralement pas de soucis, 311 répondants (98 %) ont indiqué rencontrer des difficultés dans la prise en charge des suspicions de ML aux phases ultérieures. Parmi les répondants, 233 (73 %) ne se sentaient pas à l’aise avec le diagnostic de ML à la phase secondaire, notamment du fait du polymorphisme clinique de la maladie et de l’interprétation des sérologies qui leur apparait complexe. Par ailleurs, 107 MG (33 %) ont indiqué avoir pris en charge au cours des 12 derniers mois au moins un patient convaincu d’être atteint d’une ML, alors qu’il disposait d’une sérologie négative. Seuls 120 MG (38 %) ont indiqué avoir été confronté à la problématique du SPPT ; d’une façon générale, en cas de persistance de symptômes, 277 MG (87 %) ont précisé qu’ils se trouveraient mal à l’aise pour proposer une prise en charge. Les principales raisons évoquées étaient : une pression importante du patient et/ou des associations de patients, l’absence de prise en charge codifiée, la reconnaissance controversée de la maladie et l’impression d’échec face au patient.
Conclusion |
La quasi-totalité des médecins généralistes éprouvent de réelles difficultés dans la prise en charge de patients « suspects » de ML disséminée ou de SPPT. Pour répondre à leur attente de prise en charge spécialisée pour de tels patients nous avons mis en place en 2017 un parcours de prise en charge multidisciplinaire de ces patients « suspects » de Lyme. Les sollicitations pour entrer dans ce parcours ont été nombreuses et le bilan d’activité d’une première année de fonctionnement sera bientôt disponible.
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Vol 48 - N° 4S
P. S110 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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