Mise en oeuvre d’un dépistage optimisé pour prévenir les risques infectieux dans la population migrante : étude MIGRINF - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Depuis 2010, l’Europe est le lieu d’accueil ou de passage de plusieurs millions de migrants fuyant les guerres (Syrie, Soudan, Lybie, Afghanistan, etc.). Le risque de maladies infectieuses chez les migrants est directement lié à l’épidémiologie des pays d’origine et aux vulnérabilités acquises pendant le parcours de migration et à la précarité dans le pays d’arrivée. La prévalence des maladies infectieuses semble donc plus élevée dans la population migrante.
Matériels et méthodes |
Nous réalisons une étude transversale de soins courants dans un service de maladies infectieuses et tropicales. L’objectif principal est d’estimer la prévalence du portage de bactéries multirésistantes (SARM, EBLSE et ABRI) et hautement résistantes émergentes (EPC et ERV) chez les patients migrants majeurs arrivés en France depuis moins d’un an et consultant dans le service. Les objectifs secondaires sont l’estimation des prévalences des infections virales chroniques (VIH, VHB et VHC), des infections sexuellement transmissibles, de la bilharziose et des troubles psychiatriques dans cette population.
Résultats |
Entre novembre 2017 et janvier 2018, 31 patients migrants ont été inclus: 55 % en hospitalisation de jour et 45 % en hospitalisation conventionnelle. Sur ces 31 patients, 28 ont été dépistés dont 5 porteurs d’une BMR (18 %). Trois SARM et 3 EBLSE ont été isolés. La prévalence de l’infection par le VIH1 était estimée à 39 % (12/31). Les prévalences des hépatites B et C étaient respectivement de 29 % (9/31) et de 0 %. On notait 3 cicatrices sérologiques de syphilis sur 26 dépistages. Une bilharziose a été diagnostiquée pour 20 % des patients (5/25). Quatorze patients avaient subi des violences physiques (52 %) et 15 présentaient un trouble anxieux (65 %). Les données seront actualisées début juin 2018.
Conclusion |
Cette étude retrouve un portage élevé de BMR chez les patients migrants (18 %), d’infection par le VIH (39 %) ainsi que de l’hépatite B (29 %). Plus de la moitié des patients présentait un trouble anxieux (65 %). La population migrante est vulnérable vis-à-vis des maladies infectieuses et doit bénéficier d’un dépistage précoce et orienté.
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Vol 48 - N° 4S
P. S113 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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