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La lèpre dans un Département d’outre-mer : étude des nouveaux cas entre 2006 et 2015 - 29/05/18

Doi : 10.1016/j.medmal.2018.04.299 
C. Tabard 1, O. Maillard 2, D. Mohand-oussaid 1, H. Saidy 1, P. Bourree 3, Y. Cazal 1, A. Bertolotti 4
1 Service de léprologie, dispensaire de Jacaranda, centre hospitalier de Mayotte, Mamoudzou, Mayotte 
2 CIC-EC, CHU de La Réunion, Saint-Pierre, La Réunion 
3 Service de maladie tropicale, CHU de Cochin, Paris, France 
4 Service de maladie infectieuse – dermatologie, CHU de La Réunion, Saint-Pierre, La Réunion 

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Résumé

Introduction

Notre Département d’outre-mer (DOM) est un Département français situé au cœur d’un l’archipel de l’Océan Indien. La lèpre est une infection liée à Mycobacterium leprae atteignant la peau et les nerfs périphériques. Alors que l’OMS fixait l’objectif de son élimination pour 2000 puis 2005, la prévalence reste élevée dans cette région. Une étude rétrospective des nouveaux cas de lèpre entre 2006 et 2015 a donc été réalisée afin de mieux comprendre les déterminants pouvant expliquer la persistance de ce foyer.

Matériels et méthodes

Les cas diagnostiqués dans le service de léprologie étaient confirmés par biopsie et examen bactériologique. Une polychimiothérapie était alors instaurée et une recherche active était réalisée autour du patient. Les caractéristiques des cas et les données des consultations ont été étudiées et analysés à l’aide du logiciel SPSS.

Résultats

De 2006 à 2015, 475 nouveaux cas (289 hommes/186 femmes) ont été diagnostiqués dont 94 (20 %) enfants âgés de moins de 15 ans. L’examen histologique a permis d’identifier 246 (52 %) formes multibacillaire (MB) et 212 (45 %) formes paucibacillaire (PB). Les patients étaient principalement originaires de l’archipel, 297 (63 %) des îles voisines et 161 (34 %) de notre DOM. Le taux de détection annuel moyen était de 2,26 cas pour 10 000 habitants, variant de 2,87/10 000 en 2006 à 1,90/10 000 en 2015, avec un maximum de 3,27/10 000 en 2007 et un minimum de 1,50/10 000 habitants en 2012. Entre 2006 et 2010, les formes PB étaient majoritaires (68 %) puis les formes MB le sont devenues entre 2011 à 2015 (p<0,001). Les formes MB concernaient principalement des hommes d’origine des îles voisines, âgés de plus de 30 ans, et dont l’observance était la plus difficile (p<0,001). Des complications ont été retrouvées dans 42 % des cas présentant une forme MB contre 10 % parmi les formes PB (p<0,001). Dans les formes MB, il s’agissait de réaction reverse dans 33 % des cas et d’érythème noueux lépreux dans 9 % des cas. Les enfants étaient majoritairement adressés par des médecins ou suite au dépistage organisé de la maladie. Ils étaient principalement originaires du DOM (60 %) et présentaient une forme PB dans 62 % des cas (p<0,001).

Conclusion

Cette étude montre que ce DOM français reste une zone d’endémie majeure de lèpre en 2015. L’augmentation de la part des formes multibacillaires et la proportion importante de nouveaux cas enfants de moins de 15 ans sont des éléments préoccupants qui témoignent d’une circulation active de la maladie. En outre, l’incidence de la lèpre est probablement sous-estimée en raison de la longue incubation qui retarde la détection. Malgré de grandes avancées dans la lutte anti-lépreuse, de nombreux progrès sont encore à réaliser aussi bien localement que régionalement. Seules des actions combinées visant à un dépistage plus important, une formation régulière des professionnelles de santé et surtout une coopération étroite régionale permettront une avancée vers l’élimination de cette maladie dans l’archipel.

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Vol 48 - N° 4S

P. S118-S119 - juin 2018 Retour au numéro
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