Infections ostéo-articulaires à mycobactéries atypiques : spécificités cliniques et bactériologiques - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les mycobactéries atypiques (MA) sont des pathogènes opportunistes rarement impliqués dans des infections ostéo-articulaires (IOA).
Objectifs |
Décrire les caractéristiques cliniques, paracliniques, les facteurs de risque et le devenir des patients atteints d’IOA à MA.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique recensant les cas d’IOA à MA entre 2012 et 2017. Critère d’inclusion : au moins un prélèvement ostéo-articulaire positif en culture à MA.
Résultats |
Il s’agit de 5 patients (3 H et 2 F) dont la moyenne d’âge est de 62 ans (51–78). Deux patients avaient une spondylodiscite (SD) associée à une atteinte du genou dans un cas, et à une atteinte multiple (sacrum, sternum, clavicule, côte) dans l’autre cas. Deux patients avaient uniquement des localisations extravertébrales impliquant le poignet et le genou pour l’un, et la cheville et le tibia pour l’autre. Un patient présentait une arthrite du poignet isolée. Il n’y avait aucune localisation extra-osseuse. Des facteurs de risque étaient identifiés chez 4 patients : maladie auto-immune (n=4), traitement immunosuppresseur (n=4), aquariophile (n=1), antécédent d’infection à MA (n=1). Tous les patients étaient négatifs pour le VIH. L’examen clinique retrouvait une douleur (n=3), de la fièvre (n=2), une compression médullaire (n=1) et des signes locaux (n=2). L’imagerie objectivait des anomalies dans 100 % des cas (n=5). Le délai diagnostique moyen était de 7,5 mois (0,5–21). Les prélèvements étaient tous négatifs à l’examen direct et positifs en culture à Mycobacterium avium (n=2), M. intracellulare (n=1), M. parascrofulaceum (n=1) et M. marinum (n=1). L’examen anatomopathologique était contributif dans 75 % des cas (3/4), révélant des granulomes ou des infiltrats lymphoplasmocytaires nécrotiques. Pour un patient, les prélèvements ostéo-articulaires étaient également positifs en culture à S. aureus. Les souches du complexe aviaire étaient sensibles à la clarithromycine. Une antibiothérapie était débutée pour 4 patients, complétée par une chirurgie dans 2 cas. L’évolution était favorable pour le patient atteint d’une arthrite à M. marinum après 1,5 mois de traitement par clarithromycine+doxycycline et pour le patient ayant une SD avec localisations extravertébrales multiples après 12 mois de traitement par clarithromycine+rifabutine+éthambutol. Deux patients sont décédés. Un patient était perdu de vue.
Conclusion |
Le diagnostic des IOA à MA est difficile en raison du caractère non spécifique de l’imagerie et de la clinique. L’examen anatomopathologique reste d’une aide précieuse. Il est important d’évoquer ce diagnostic rare, en particulier chez les patients immunodéprimés hors VIH, pour réduire le délai diagnostique préjudiciable chez des patients fragiles.
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Vol 48 - N° 4S
P. S118 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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