Pneumopathies communautaires virales admises en réanimation : expérience de 10 ans - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Chez l’adulte, les pneumopathies communautaires (PAC) d’étiologie virale restent peu documentées et étudiées. Nous nous sommes proposé d’analyser l’incidence et les caractéristiques cliniques et évolutives des PAC d’origine virale sur une période de 10 ans.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective conduite entre 1er janvier 2008 et 20 janvier 2018. Ont été recueillies les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives des patients admis dans le service de réanimation médicale de l’hôpital Abderrahman Mami de l’Ariana.
Résultats |
Cent trente patients ont été colligés, soit une incidence=2,6/1000. La moyenne d’âge était 47±16 ans [3–88] avec un sex-ratio=1,40. Les moyennes des scores IGS II et SOFA étaient 27 et 3. Des comorbidités étaient rapportées chez 54 % des patients. Une grossesse a été notée chez 24 % des sujets féminins. Seulement 2,3 % des malades étaient vaccinés contre la grippe et 11,5 % ayant reçu un traitement antiviral avant le séjour en réanimation. Un délai d’incubation inférieur à 7j a été observé chez 43 % des patients. La détresse respiratoire compliquant une PAC grave constituait la cause la plus fréquente d’admission (98 %). Un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) était noté chez 80,7 % (n=105) avec une moyenne P/F=182±104mmHg. Un choc septique associé a été retenu chez 27,7 % (n=36). Des anomalies biologiques étaient fréquemment observées : hyponatrémie dans 43,1 % des cas, cytolyse hépatique dans 25,4 %, rhabdomyolyse dans 23,1 % et une lymphopénie dans 63,8 %. Les agents viraux isolés étaient respectivement H1N1 (71,5 %), H3N2 (6,2 %), Varicelle Zona Virus (6,9 %) et une co-infection par 2 agents (6,2 %). Une surinfection bactérienne a été documentée dans 23,8 % des cas. Le recours à la ventilation invasive a été indiqué chez 66 % des patients avec une durée moyenne de 4,22j [1–30]. Le traitement antiviral a été prescrit chez 59 % avec une durée moyenne de 3,5±3,4j ; et en association à un traitement antibiotique chez 53,8 %. Des complications associées aux soins ont été observées chez 26,7 %. La moyenne de la durée de séjour en réanimation était 10,1±10j avec une mortalité de 30,8 % (n=40). L’analyse multivariée a identifié qu’un SOFA score≥6, une durée du traitement antiviral≥2,38 et le choc septique étaient des facteurs indépendants de mortalité.
Conclusion |
Les PACs d’origine virale admises en réanimation se présentent souvent sous la forme d’un SDRA motivant le recours à la VM. La présence de défaillance d’organe associée semble aggraver le pronostic.
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Vol 48 - N° 4S
P. S131 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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