Prise en charge des pneumonies aiguës communautaires : le recours aux services d’urgences est-il trop fréquent ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La pneumopathie aiguë communautaire (PAC) est un motif fréquent de recours aux soins auprès des médecins généralistes et des services d’accueil des urgences (SAU). L’évaluation initiale des patients a pour but de rechercher des éléments de terrain et de gravité pouvant conditionner le lieu et le type de prise en charge. Des scores diagnostiques tels que le CRB-65 ont été développés pour faciliter cette évaluation en soins primaires, mais ils ne sont pas systématiquement utilisés. Ceci pourrait entraîner une surconsommation de soins dans les SAU.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique concernant les sujets adultes pris en charge pour PAC du 1er au 31 décembre 2015 au sein d’un SAU.
L’objectif principal était de déterminer si la décision par le médecin généraliste d’adresser les patients aux urgences était pertinente selon l’algorithme proposé par la SPILF.
L’orientation était considérée comme non pertinente lorsque le CRB65 était inférieur à 1 en l’absence de comorbidité ou de contexte de prise en charge en ambulatoire défavorable. Toute autre situation était jugée pertinente.
L’objectif secondaire était de comparer la pertinence de l’orientation aux urgences entre les patients adressés par un médecin généraliste et ceux ayant un recours spontané aux soins.
Les comparaisons de pourcentages étaient faites avec l’aide de tests du χ2 et de moyennes par tests de Student. L’ensemble des analyses était réalisé avec le logiciel Epi-Info®.
Résultats |
Deux cent quatre-vingt-dix sujets étaient inclus dans l’étude, d’âge moyen 70.7 ans (±20.7) dont 9,7 % vivant en institution. Cent cinq (36,2 %) patients étaient adressés par un médecin généraliste dont 80 avaient un score CRB65 supérieur ou égal à 1 et 25 un score à zéro. L’orientation aux urgences par le généraliste était jugée comme pertinente dans 81 cas (77,1 %), non pertinente dans 24 cas (22,9 %). Soixante-trois patients (60 %) étaient hospitalisés en médecine, 8 (7,6 %) en unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), 6 (5,7 %) en réanimation et 30 (28,6 %) pris en charge en ambulatoire.
Parmi les 185 patients ayant eu un recours spontané au SAU, 120 patients (64,9 %) avaient une indication d’évaluation/prise en charge aux urgences.
L’orientation par le médecin généraliste aux urgences était significativement plus pertinente que le recours spontané aux soins (p=0,03).
Conclusion |
L’utilisation plus systématique de scores de gravité tels que le CRB-65 en soins primaires pourrait permettre une baisse de la consommation de soins dans les services d’urgence sans compromettre la sécurité des patients.
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Vol 48 - N° 4S
P. S133 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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