Abcès pulmonaires à pyogènes : étude rétrospective de 20 ans en SMIT - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les abcès pulmonaires à pyogènes sont des infections rares et peu décrites. L’objectif de ce travail est de déterminer les facteurs pronostiques des abcès pulmonaires à pyogènes tels qu’observés dans un service de maladies infectieuses et tropicales (SMIT).
Matériels et méthodes |
Nous avons rétrospectivement inclus l’ensemble des patients hospitalisés entre le 1er janvier 1997 et le 1er juin 2017 avec un diagnostic d’abcès pulmonaire selon la classification CIM-10 (j85). Les données cliniques, radiologiques, bactériologiques et thérapeutiques initiales et à distance du diagnostic ont été recueillies à partir des dossiers médicaux sur la base Diamm (Micro6, Nancy ; France). Les abcès parasitaires, mycotiques ou mycobactériens ont été exclus.
Résultats |
Au total, 64 patients ont été inclus. Quarante-sept (73 %) de ces patients étaient des hommes, et 34 (53,1 %) étaient nés en France. L’âge moyen était de 50.1 ans (±13.1). Une immunodépression était associée chez 28 patients (43,7 %), dont 8 (28,6 %) infection par le VIH et 12 (42,9 %) traitements immunosuppresseurs. L’atteinte du lobe inférieur droit était la plus fréquemment observée (32,8 %). Le diamètre moyen des abcès était de 55,7mm (±28,1). Les atteintes d’origine bronchogénique et la présence d’une sinusite chronique étaient associées à un diamètre plus important (p=0,02). Une documentation bactériologique a pu être obtenue chez 36 patients (56,2 %). Les espèces les plus fréquemment isolées étaient Staphylococcus aureus (11 patients, 17,2 %), Pseudomonas aeruginosa (6 patients, 9,4 %), Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae (3 patients, 4,7 %). L’évolution était marquée par des séquelles radiologiques chez 30 patients (46,9 %), des rechutes chez 8 patients (12,5 %) et 3 décès (4,8 %). Les rechutes étaient plus fréquemment constatées chez les patients emphysémateux ou lorsque l’infection était documentée à H. influenzae (p=0,04). Les séquelles radiologiques survenaient plus fréquemment au décours des abcès bronchogéniques (p=0,02) particulièrement lorsqu’une vomique survenait (p=0,04). Globalement une mauvaise évolution, incluant les décès, séquelles et rechutes était plus fréquemment constatée lorsque la durée du traitement antibiotique était inférieure à 6 semaines (p=0,04).
Conclusion |
Une durée de traitement antibiotique inférieure à 6 semaines était globalement associée à une mauvaise évolution des abcès pulmonaires à pyogènes. L’emphysème, la survenue de vomique, l’origine bronchogénique et la documentation bactérienne à H. influenzae sont d’autres facteurs, impactant le pronostic, qui sont à considérer pour ajuster la durée du traitement antibiotique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S134 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?