Évaluation des bactériophages dans un modèle murin d’infection respiratoire chronique : vers une alternative thérapeutique prometteuse ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Après un premier essor au début du XXe siècle, la phagothérapie a été rapidement éclipsée dans les pays occidentaux par l’avènement des antibiotiques au début des années 1940. Face à la progression de la résistance bactérienne aux antibiotiques et au faible développement de nouvelles molécules, les phages, virus spécifiques des bactéries, redeviennent une alternative thérapeutique prometteuse. Les patients atteints de pathologies respiratoires chroniques (bronchopneumopathie chronique obstructive, dilatation des bronches, mucoviscidose), fréquemment exposés aux antibiotiques, sont particulièrement concernés par les problématiques de résistances bactériennes, tout spécialement chez Pseudomonas aeruginosa. Si la phagothérapie a été évaluée avec succès dans des modèles murins d’infections respiratoires aiguës, aucune étude n’a apprécié son efficacité dans un modèle d’infection respiratoire chronique. Ce modèle présente pourtant l’avantage de s’approcher au mieux de la physiopathologie de l’infection chez les patients atteints de pathologies respiratoires chroniques.
Matériels et méthodes |
Une infection chronique à P. aeruginosa était établie chez des souris Rjorl :SWISS par administration intra-trachéale de microbilles d’agarose contenant la bactérie. L’efficacité thérapeutique d’un cocktail de phages, fourni par la société Pherecydes Pharma et administré par voie intranasale était comparée à celle d’une antibiothérapie par ceftazidime ou d’une bithérapie phages/ceftazidime. Un groupe contrôle ne recevant aucun traitement post-infection était également constitué. Les traitements étaient débutés 24heures après infection, les animaux euthanasiés 72heures après infection. La charge bactérienne pulmonaire, la réponse inflammatoire locale, la survie et l’évolution du poids des animaux étaient évaluées.
Résultats |
Les groupes traités par monothérapie de ceftazidime ou de phages présentaient des charges bactériennes médianes significativement inférieures au groupe contrôle (respectivement 2,55, 2,84 et 5,26 log10UFC/g poumon). Une synergie était observée entre les phages et les antibiotiques (médiane 1,5). La bithérapie permettait d’améliorer la survie des animaux, la reprise de poids était également plus rapide dans les groupes traités. Aucun effet anti-inflammatoire n’était mis en évidence.
Conclusion |
Cette première évaluation des phages dans un modèle d’infection respiratoire chronique ouvre des perspectives intéressantes et doit conduire à des travaux complémentaires avec des souches cliniques et un traitement prolongé des animaux.
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Vol 48 - N° 4S
P. S135 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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