L’administration intranasale de Lactobacillus : un moyen efficace de protéger des infections pulmonaires à P. aeruginosa ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Pseudomonas aeruginosa est responsable d’infections respiratoires, notamment chez le patient atteint de mucoviscidose (CF). L’acquisition progressive de résistances aux antibiotiques conduit à des impasses thérapeutiques. Parmi les alternatives aux antibiotiques, l’usage du Lactobacillus, principale bactérie utilisée comme probiotique, est prometteur. En effet, les Lactobacilli ont montré la capacité d’améliorer l’architecture alvéolaire pulmonaire en modèle murin de pneumonie, mais également d’inhiber la synthèse de facteurs de virulence de PA tels que l’élastase, ou le biofilm, et enfin de diminuer l’incidence et la sévérité des exacerbations des patients CF. Aussi, notre étude explore les effets d’une instillation intranasale de souches respiratoires CF de Lactobacillus dans un modèle murin de pneumonie à P. aeruginosa.
Matériels et méthodes |
Cinquante souches de Lactobacillus issues d’expectorations de patients CF ont été criblées in vitro sur leur capacité à inhiber la production de 2 facteurs de virulence de P. aeruginosa souche PAO1, l’élastase et la pyocyanine.
Les 3 souches ayant la meilleure capacité d’inhibition ont été mélangées vol/vol et forment le mélange « Lactobacilli forts », LFo.
Les 3 souches ayant la moins bonne capacité d’inhibition forment le mélange « Lactobacilli faibles », LFa.
L’administration intranasale de chaque mélange (2×106UFC/souris) 18h avant l’instillation de PAO1 (1×107UFC/souris) a été évaluée sur 71 souris C57BL/6, réparties en 5 groupes (contrôle, n=10 ; contrôle PAO1, n=16 ; contrôle LFo, n=16 ; LFo+PAO1, n=16 ; et LFa+PAO1, n=13).
À 6 et 24h après l’instillation de PAO1, des lavages bronchoalvéolaires ont été réalisés pour analyse cytologique et dosages cytokiniques. Des dénombrements pulmonaires en PAO1 et Lactobacilli ont été effectués sur poumon total recueilli 24h après l’instillation de PAO1.
Résultats |
Une diminution significative de 2 et 4 log de PAO1 a été observée 24h après l’instillation de PAO1 dans les groupes LFo+PAO1 (4,6×101UFC/g de poumon) et LFa+PAO1 (<1UFC/g de poumon) par rapport au groupe témoin PAO1 (6,8×104UFC/g de poumon) n’ayant pas reçu d’administration prophylactique de Lactobacilli.
Une diminution significative des neutrophiles dans les LBA recueillis 6 et 24h post-infection à PAO1 a également été observée dans ces mêmes groupes.
Enfin, les concentrations en chimiokines CXCL1 and CXCL2 dans les LBA recueillis à 6 et 24h étaient diminuées dans ces mêmes groupes, ainsi que celle en IL-1b 6h post-infection.
Conclusion |
L’administration intranasale d’un mélange de Lactobacilli 18h avant l’infection à PA diminue significativement la charge bactérienne pulmonaire en P. aeruginosa 24h post-infection. Bien que les mécanismes impliqués nécessitent d’être explorés plus précisément, une immunomodulation est certainement impliquée notamment via le recrutement des polynucléaires neutrophiles.
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Vol 48 - N° 4S
P. S135 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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