Suspicion de borréliose de Lyme : parcours de soins avant la consultation en infectiologie et apport de l’infectiologue - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Il existe peu de données concernant le parcours de soins et l’apport d’une consultation en infectiologie chez les patients consultants pour une suspicion de borréliose de Lyme (BL).
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle, rétrospective incluant tous patients consultant pour suspicion de BL en infectiologie dans un CHU du 01 novembre 2015 au 31 janvier 2018.
Résultats |
Au total, 305 patients étaient inclus. Cinquante-sept pour cent (132/232) étaient exposés aux piqûres de tiques (fréquentation au moins mensuelle de la forêt ou jardinage). Soixante-quinze pour cent (179/238) avaient eu au moins une piqûre de tique et 20 % (48/238) au moins 3 piqûres ; seulement 7 % (17/238) avaient une piqûre moins de 3 mois avant les symptômes. Cinquante-six pour cent (170/301) présentaient au moins 3 symptômes qui évoluaient depuis plus d’un an dans 46 % (132/284) des cas. Les 3 symptômes majoritaires étaient asthénie (53 %,159/303), douleurs musculaires (29 %, 89/303) et articulaires diffuses (29 %, 88/303). Des insomnies étaient présentes chez 22 % (68/303) des patients, 16 % (48/303) présentaient une anxiété ou des troubles de l’humeur et 10 % (31/303) des troubles de la concentration ou de la mémoire. Trente-trois pour cent (96/289) réalisaient au moins 2 sérologies, 52 % (158/304) recevaient une antibiothérapie dont 28 % (44/158) au moins deux lignes et 23 % (37/158) d’une durée supérieure à 28j. Quarante-neuf pour cent (150/305) avaient déjà consulté un spécialiste, le plus souvent un neurologue (28 %,42/150) ou un rhumatologue (25 %, 37/150). À la fin de la consultation, l’infectiologue concluait à une BL dans 12 % (37/305) des cas. Il retenait ou suspectait une autre pathologie organique dans 35 % (107/305) des cas (notamment rhumatologique, neurologique ou autre cause infectieuse dans respectivement 43, 19 et 12 cas). Il suspectait une pathologie psychiatrique (trouble anxieux ou de l’humeur ou somatoforme) dans 13 % (40/305) des cas et un syndrome de fatigue chronique ou une fibromyalgie dans 8 % (25/305) des cas. Dans 31 % (96/305) des cas il n’était pas retenu de diagnostic.
Conclusion |
La moitié des patients qui consultaient pour une BL avaient une symptomatologie polymorphe et ancienne. Leur parcours de soins était consommateur de soins. Ainsi, un tiers des patients réalisaient au moins deux sérologies, ce qui n’est habituellement pas nécessaire. Une antibiothérapie était prescrite dans la moitié des cas, pour seulement un dixième de diagnostic de BL retenus ; les modalités étaient inadaptées pour plus d’un quart des cas (plusieurs lignes ou durée prolongée). Pour la moitié des patients, l’infectiologue étaient déjà le deuxième spécialiste consulté. Au final, l’infectiologue retenait ou suspectait un autre diagnostic dans plus de la moitié des cas ; il était retenu une BL chez seulement un dixième des patients.
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Vol 48 - N° 4S
P. S14 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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