Prophylaxie pré-exposition (PrEP) contre le VIH : quelle toxicité rénale à deux ans ? - 29/05/18
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Résumé |
Introduction |
L’efficacité de la PrEP a été démontrée dans de nombreuses études et depuis sa première mise sur le marché aux États-Unis en 2012. Peu de données sont disponibles dans la littérature quant à sa potentielle néphrotoxicité, la plupart des études ne disposant pas de marqueurs tubulaires.
Matériels et méthodes |
Notre étude concerne toutes les personnes recevant la PreP « en continu » ou « à la demande » de janvier 2016 à décembre 2017 dans un service de maladies infectieuses (hors Cegidd), avec un suivi trimestriel moyen de 10 mois (0–24). L’analyse de la tolérance rénale est basée sur l’évaluation du débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe), et de la fonction tubulaire proximale par la mesure de l’excrétion urinaire d’alpha-1-microglobuline (A1M), un rapport A1M/créatininurie supérieur à 2,5mg/mmol signant une souffrance tubulaire proximale.
Résultats |
L’initiation de la PreP concerne 432 personnes : âge moyen 38 ans [20–66], 411 (95 %) hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes exclusivement (HSH), 17 (4 %) bisexuels, 4 (1 %) hétérosexuels, 290 (67 %) avec un schéma de prise « à la demande », et 142 (33 %) « en continu ». La baisse du DFG à partir de j0, 94mL/min/1,73m2 [51–147] est significativement plus précoce, à m18, dans le groupe « en continu » avec une baisse de −8,37mL/min/1,73m2 (95 % CI −1,60 à −15,13, p<0,05), versus à m21 dans le groupe « à la demande » avec une baisse de −6,6mL/mn/1,73m2 (95 % CI −0,33 à −12,95, p<0,05). Parmi les 336 personnes pour lesquelles A1M/créatininurie était disponible et normal à j0, 50 (14,9 %) ont présenté une augmentation supérieure à 2,5mg/mmol, sur au moins une mesure au cours du suivi. Les facteurs de risque (FDR) significatifs associés à cette augmentation sont l’âge, la consommation déclarative de drogues (cocaïne, MDMA, GHB, cathinones) et la consommation de stimulants érectiles. La présence d’une tubulopathie proximale semble être associée à un déclin cliniquement significatif de la fonction rénale (baisse de du DFG>−5mL/min/an) (p<0,05).
Conclusion |
La prise de PrEP dans notre étude est associée à une baisse très modérée mais significative du DFGe, y compris mais plus tardivement dans le groupe « à la demande ». Ceci est la première étude qui analyse dans deux schémas de prises de PrEP, la souffrance tubulaire de manière pertinente, mettant ainsi en avant des FDR spécifiques, en particulier l’exposition à certains toxiques. Cette donnée doit attirer la vigilance des médecins prescripteurs sur la prise en charge globale de la PrEP a fortiori associée à une forte consommation de drogues et/ou de stimulants érectiles.
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Vol 48 - N° 4S
P. S143-S144 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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