Évaluation de la prise en charge de la santé sexuelle des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes par les médecins généralistes, à l’heure de la prophylaxie pré-exposition du VIH - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont beaucoup plus exposés aux infections sexuellement transmissibles (IST) et notamment au VIH que les hétérosexuels français. La prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP), désormais renouvelable par les médecins de ville, se présente comme une nouvelle stratégie de prévention du VIH chez les sujets à haut risque de contamination. Ainsi, le rôle des médecins généralistes (MG) parait central dans le dépistage et la prévention des IST et du VIH. L’objectif de cette étude est d’évaluer la prise en charge de la santé sexuelle des HSH par les MG parisiens.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective quantitative observationnelle entre le 20 juin et le 31 juillet 2017 auprès des MG parisiens. Les MG ont été contactés par internet via la liste des Syndicat des jeunes MG et des MG de Paris, puis envoi de mails aux médecins affiliés au Département de Médecine Générale (DMG), enfin via les réseaux sociaux. Il leur a été proposé de répondre à un questionnaire en ligne via le site « google form » qui contenait 42 questions fermées et ouvertes relatives à la prise en charge de la santé sexuelle des patients HSH. N’ont été retenu dans l’étude que les réponses des MG exerçant à Paris.
Résultats |
Pendant la période de l’étude, 113 médecins ont répondu à l’enquête et 104 MG correspondant aux critères ont été inclus dans l’analyse. Ces MG représentaient 2 % des MG parisiens, il s’agissait principalement de femmes (68 %), hétérosexuels (88 %), avec un âge moyen de 32 ans.
Au total, ils sont 92 (89,6 %) à proposer, au moins une fois par an, un dépistage du VIH et des IST à leurs patients identifiés comme HSH. On constate que si 92 (89,6 %) des MG déclarent aborder la sexualité avec leurs patients au cours de leur consultation, seulement 22 (22,1 %) d’entre eux renseignent l’orientation sexuelle des patients dans leur dossier médical. Lors du diagnostic d’une IST, 80 (77,8 %) demandent à leurs patients de notifier les résultats à leurs partenaires. Concernant la PreP, 90 (86,5 %) répondants en ont déjà entendu parler mais seulement 27 (26 %) en connaissent réellement ses indications et 42 (40 %) ses modalités d’administration. Par ailleurs, 65 (64,4 %) répondants précisent n’avoir jamais entendu parler du « chemsex ». Enfin, 92 (89,4 %) répondants indiquent souhaiter des formations complémentaires sur la santé sexuelle des patients HSH et notamment la PrEP.
Conclusion |
Les MG parisiens sont nombreux à proposer à leur patientèle HSH un dépistage du VIH et des IST au moins une fois par an. En revanche, leurs connaissances du « chemsex » et de la PrEP sont insuffisantes, et ils expriment un désir de formations complémentaires sur le sujet.
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Vol 48 - N° 4S
P. S144 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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