Épidémie de rougeole dans un service d’urgences : quelles leçons tirer ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Notre établissement de santé (ES) a été confronté à une épidémie de rougeole nosocomiale dans un contexte d’épidémie régionale. L’objectif de notre travail est de décrire cette épidémie en identifiant les limites à la mise en œuvre des recommandations nationales (circulaire 2009).
Matériels et méthodes |
ES avec un service d’urgences adultes réalisant 120 000 passages par an avec plus de 260 agents permanents et de nombreux étudiants hospitaliers. Description chronologique de l’épidémie sur la période du 30/11/2017 au 20/01/2018. Analyse des mesures prises par l’équipe opérationnelle d’hygiène (EOH) en collaboration avec le service de santé au travail (SST).
Résultats |
Description de l’épidémie : 01/12/17 : admission aux urgences d’un étudiant pour troubles digestifs. 02/12 : éruption morbiliforme, diagnostic de rougeole, prescription des précautions air (PCA) puis hospitalisation en maladies infectieuses. 04/12 : signalement à l’EOH et recherche des contacts (patients et agents), vérification du statut immunitaire des agents par le SST. 19/12 : signalement à l’EOH d’un cas chez un infirmier des urgences présent dans les locaux le 01/12 sans prise en charge du cas index (éruption le 15/12). 20/12 : port du masque pour tous les agents, proposition de rattrapage vaccinal, information de 307 patients contacts et suivi des 41 patients encore hospitalisés. Au 20/01/18, 2 patients contacts et 8 autres agents ont déclaré une rougeole (2 internes, 2 externes, 1 aide-soignant des urgences et 2 autres agents de l’ES). Sur les 9 agents concernés, 4 étaient considérés comme immunisés (2 doses de vaccins ou antécédent de rougeole). Au total, 602 patients contacts ont été identifiés et informés. Le tableau synoptique est en faveur de cas secondaires avec transmissions interprofessionnelles entre le 14/12 et le 20/12. Analyse de l’événement : identification rapide des contacts grâce à une requête informatique et au planning des agents, information des contacts facilitée par la direction de l’ES, agents concernés réceptifs et encadrement impliqué, mais alerte trop tardive pour réaliser une dose de vaccin de rattrapage ou des immunoglobulines dans les délais préconisés, investigation chez les agents rendue difficile par la confidentialité, connaissance non exhaustive de l’immunité des agents, éviction des agents contacts non vaccinés impossible.
Conclusion |
Diffusion de la rougeole à partir d’un diagnostic retardé par une symptomatologie aspécifique, malgré l’alerte et le dispositif en place aux urgences depuis septembre. Expérience en faveur du port du masque et de l’hygiène des mains en cas de symptôme respiratoire et d’une meilleure couverture vaccinale des agents. Le rattrapage vaccinal préconisé dans les recommandations nécessite une alerte plus précoce des divers partenaires concernés par la déclaration.
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Vol 48 - N° 4S
P. S154 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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