La consultation du voyage est très stéréotypée et fait appel à des notions que maîtrisent parfaitement les soignants : observance, prévention, vaccination…

Dans ce contexte, un protocole d’accord avec l’ARS a été passé en 2014 pour permettre une délégation de tâches et autoriser la réalisation de consultation de voyages par les IDE sous responsabilité médicale.

Les consultations ont débuté en janvier 2017. Elles sont réalisées par l’équipe IDE (3,5 ETP), à tour de rôle les lundis et vendredi après-midi. Elles comportent : les conseils, les vaccinations, la prescription d’antipaludéens sous responsabilité médicale. Elles utilisent comme support ressource, le site de l’Institut Pasteur de Lille et surtout un logiciel d’aide à la décision. Toute situation sortant du cadre est discutée avec un médecin du service.

Le logiciel, en renseignant la destination, la durée et les conditions de séjour ainsi que l’âge et le sexe du voyageur permet de savoir quels sont les vaccins obligatoires, recommandés et les conseils que l’on peut proposer. Il sert donc de support à la discussion et permet de valider la prescription des vaccins et traitements antipaludéens avant de les prescrire selon les besoins.

En 2017, nous avons réalisé 116 consultations, parmi elles, nous avons pratiqué 109 vaccinations fièvre jaune.

Lors de ces consultations, 10 carnets ont été mis à jour pour une vaccination DTPC.

Parmi les 7 consultations sans fièvre jaune, 3 vaccinations par combiné hépatite A/typhoïde et 1 hépatite A ont été faites.

À titre de comparaison, un médecin ayant 1 journée par semaine de consultations voyages a fait 190 consultations dont 94 vaccinations fièvre jaune.

Cette nouvelle façon d’exercer le métier d’infirmière nous fait accéder à de nouvelles responsabilités, ce qui implique de mettre à jour constamment nos connaissances. D’autre part, nous sommes régulièrement confrontées à des voyageurs obligés par leur destination, de se faire vacciner et qui tiennent un discours anti-vaccins, pour lesquels notre action d’information prend encore plus de sens. « L’exemplarité » et l’image positive des infirmières dans la société peuvent être un levier utile pour lutter contre la défiance vis à vis des vaccins.

Cet exercice est enthousiasmant et le recours toujours possible à l’avis d’un médecin, le logiciel d’aide à la prescription le rendent parfaitement sûr. Il permet de rendre notre métier plus attractif.

Enfin par notre action, nous pouvons nous rendre compte que la vaccination par des infirmières est parfaitement possible, ouvrant ainsi le champ pour des décisions de santé publique avec un objectif plus large : par exemple la vaccination contre la grippe (tout particulièrement en cas de pandémie), le rattrapage des vaccinations en milieu scolaire, la vaccination des populations difficiles d’accès (migrants, précaires, etc.).