État de santé des personnes migrantes vues au pôle santé d’un centre de premier accueil en France - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’état de santé des personnes migrantes primo-arrivantes et leurs besoins ont été peu étudiés.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective et observationnelle, menée au Pôle santé d’un centre de premier accueil (CPA) pour hommes isolés demandeurs d’asile. Ce centre assiste les hébergés dans leurs démarches administratives et assure leur réorientation vers des lieux d’accueil de plus longue durée. Étaient inclus tous les patients consentants consultant un médecin ou un infirmier du Pôle santé. Un bilan comprenant un interrogatoire et un examen clinique était réalisé, puis complété en cas de nouvelle consultation.
Résultats |
Du 8/01 au 01/02/2018, 782 personnes ont été hébergées au CPA, 313 ont consulté au Pôle santé (40 %) et 279 ont été incluses (90 %). L’âge médian était de 26 ans (EI=23–29). Il s’agissait d’hommes essentiellement venus d’Afghanistan (42 %, 107/257) et d’Afrique sub-Saharienne (37 %, 96/257, dont le Soudan [14 %, 35/257] et la Guinée [10 %, 26/257]). La durée médiane de migration était de 23 mois [6–35] et 61 % des patients (122/200) déclaraient avoir été victimes de violences au cours de leur parcours. Une durée prolongée du parcours (≥1 an) était associée à une fréquence accrue de la déclaration de sévices (80/119 [67 %] vs 35/70 [50 %], p=0,05).
Les patients ne présentaient aucun antécédent médical dans 77 % des cas (198/258). Parmi les antécédents déclarés, les pathologies infectieuses (34 %, 25/73) et traumatiques (20 %, 15/73) étaient dominantes. Sur 205 patients interrogés, 59 % (121/205) affirmaient avoir déjà été vaccinés sans connaître, pour la plupart, la qualité des vaccins effectués.
Chez 277 patients, 436 diagnostics ont été réalisés, correspondant principalement à des maladies infectieuses (32 %, 141/436) dont 43 syndromes grippaux, 22 cas de gale, 4 hépatites chroniques B, 3 infections par le VIH, 2 syphilis latentes et 2 tuberculoses-maladies. Les autres diagnostics concernaient des pathologies digestives (16 %, 68/436), des lésions traumatiques (11 %, 49/436) et des troubles psychiatriques (10 %, 42/436). Le recours à une structure extérieure (comme les permanences d’accès aux soins de santé) a été nécessaire pour 24 % des patients (67/278) et 18 % (50/278) ont été adressés à un psychiatre du Pôle.
Conclusion |
Les personnes primo-arrivantes ont peu d’antécédents médicaux mais nécessitent un accès facilité à la prévention et au dépistage, car il s’agit d’une population sous-vaccinée et touchée par des maladies infectieuses transmissibles. Elles semblent par ailleurs très vulnérables sur le plan psychiatrique, ceci pouvant être lié aux difficultés du parcours de vie et à la migration.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S20 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?