Pratiques de rattrapage vaccinal des médecins français pour les personnes migrantes arrivant sur le territoire français - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les personnes migrantes sont souvent incomplètement vaccinées (au regard des recommandations françaises). L’objectif de la présente étude était d’évaluer les pratiques des médecins français en terme de rattrapage vaccinal des personnes migrantes.
Matériels et méthodes |
Une enquête sur les pratiques de prévention des maladies infectieuses a été réalisée par auto-questionnaire de avril à déc. 2017 auprès de médecins français impliqués dans la prise en charge des migrants primo-arrivants. Les médecins ont été sollicités par mailing diffusé largement en partenariat avec plusieurs sociétés savantes (infectioflash, SMV, SFLS, SFTG recherche, collectif national des PASS, fédération nationale des centres de santé)
Résultats |
Au total, 337 médecins ont répondu à l’enquête. Les répondants étaient âgés de 42 ans en médiane, 65 % étaient des femmes, 43 % exerçaient en Ile-de-France, 37 % dans un service de maladies infectieuses et tropicales (SMIT) et/ou un CeGIDD et 54 % en médecine générale libérale, en centre de santé ou en PASS.
En l’absence d’informations sur le statut vaccinal des personnes migrantes :
– 34 % des médecins refont systématiquement une primo-vaccination complète (plus souvent les médecins généralistes libéraux 49 % vs 29 %, p=0,001) ;
– 26 % reprennent la vaccination selon le calendrier vaccinal en considérant que la primo-vaccination a eu lieu (plus souvent les médecins exerçant en centre de santé 42 % vs 24 %, p<0,01) ;
– 23 % s’aident d’un site spécialisé informant sur le calendrier vaccinal du pays d’origine (plus souvent les femmes médecins 28 % vs 15 %, p<0,01) ;
– 33 % ont recours aux sérologies pré-vaccinales (plus souvent pour les jeunes médecins âgés de moins de 55 ans 40 % vs 13 %, p<0,001) ;
– 19 % utilisent les sérologies post-vaccinales (moins souvent les médecins généralistes libéraux et plus souvent ceux exerçant en centre de vaccination polyvalent, 10,2 % et 37 % respectivement, p<0,05).
Quand une personne migrante déclare être à jour de ces vaccinations, seuls 53 % des médecins interrogés considèrent cette information comme fiable. Concernant la pratique des sérologies, quand on prenait l’exemple du rattrapage vaccinal d’un enfant érythréen de 4 ans : 67 % des médecins réalisent une sérologie hépatite B pré-vaccinale, 53 % une sérologie VIH, 53 % une IDR ou un IGRA, 36 % une sérologie rougeole, 19 % une sérologie tétanos pré-vaccinale, 22 % une sérologie tétanos un mois après le rappel et 12 % aucun prélèvement.
Conclusion |
Les pratiques des médecins français concernant le rattrapage vaccinal chez les personnes migrantes sont hétérogènes. L’élaboration de recommandations pratiques sur la base des données disponibles et tenant compte des difficultés de mise en oeuvre sont nécessaires pour améliorer la vaccination de cette population.
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Vol 48 - N° 4S
P. S27 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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