Les patients vivants avec le VIH (PVVIH) acceptent-ils les génériques dans la vraie vie ? - 29/05/18
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Résumé |
Introduction |
Dans l’optique de la réduction des coûts, les recommandations du dernier rapport Morlat incitent à l’utilisation des génériques des traitements anti-rétroviraux (ARV) actuellement disponibles pour le Truvada (TVD) et le Kivexa (KVX), notamment si le patient l’accepte, pouvant conduire au passage d’un traitement quotidien en un comprimé par jour (STR) à un traitement en comprimés multiples (MTR). Nous avons voulu évaluer l’acceptabilité du passage aux génériques dans la vraie vie dans une cohorte de PVVIH.
Matériels et méthodes |
Entre le 01/11/2017 et 31/01/2018 tous les PVVIH traités efficacement (charge virale VIH<50 copies/mL) depuis plus de 6 mois et ne justifiant pas de modification thérapeutique, ont été interrogés sur leur perception des génériques. Après accord du patient, les patients sous TVD ou KVX ont été mis sous génériques, ceux sous STR ont reçu un MTR lorsque c’était possible. Les données ont été analysées puis comparées à l’aide d’un test de Chi2 et de student (p significatif si<0,05).
Résultats |
Deux cent dix neuf patients ont été inclus dans l’étude, répartis en 3 groupes : groupe 1 (n=95) sous TVD ou KVX plus un 3e agent, groupe 2 (n=82) sous un STR pouvant être remplacé par un MTR, groupe 3 (n=42) avec une combinaison d’ARV sans passage au générique possible. L’âge moyen de la cohorte était de 51,9 ans [25–87], sex-ratio 1,8. Le passage au générique dans le groupe 1 a été réalisé pour tous les patients permettant de diminuer le coût annuel des ARV de 284 665 € (2996€/an/patient). Parmi les patients du groupe 2 (47 hommes et 35 femmes) d’âge moyen 50,3 ans [28–77], 48 % (n=39) ont accepté de prendre un MTR (soit une économie annuelle de 97 586 € ou 2502 €/an/patient) ; parmi les autres, le maintien du STR a été motivé par la peur : de l’inobservance (n=9), d’une intolérance (n=2) et/ou d’un trop grand nombre de comprimés (n=32). L’acceptation du passage d’un STR à un MTR était liée au fait d’être un homme (p<0,001), HSH (p=0,008) et d’être né(e) en France (p<0,001). Une différence significative était observée concernant l’âge moyen dans ce groupe : 55,4 ans pour la passage à un MTR contre 45,7 ans pour le maintien du STR (p<0,001). Le passage à un MTR n’était par contre pas lié au stade de la maladie, à la durée de traitement ou à la présence d’un autre traitement associé. Parmi le groupe 3, 26 patients (62 %) auraient été prêts à passer au générique même dans le cadre d’un MTR.
Conclusion |
Les PVVIH ne s’opposent pas nécessairement à la prescription de génériques, même lorsqu’il s’agit de passer à un MTR, dans le but de réduire les coûts de santé. Le passage vers les génériques a permis dans notre étude de réduire le coût annuel lié aux ARV de 382 251 euros. Dans la conjoncture actuelle, le patient doit être impliqué à toutes les étapes de sa prise en charge et l’information concernant les génériques doit désormais s’inscrire pleinement à notre temps de consultation.
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Vol 48 - N° 4S
P. S4-S5 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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