Bon usage antibiotique : argumentation des antibiothérapies de plus de 7 jours - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le bon usage antibiotique limite le développement des résistances et préserve l’efficacité des antibiotiques. Le PROPIAS, dans son action visant à diminuer le volume de consommation des antibiotiques, définit la proportion de traitements prolongés plus de 7jours sans justification comme indicateur de la qualité des soins. Nous avons souhaité évaluer la proportion de traitements antibiotiques de plus de 7jours non justifiés.
Matériels et méthodes |
La population initiale comportait tous les patients bénéficiant d’une antibiothérapie en décembre 2016. Les 30 premiers dossiers avec une durée d’antibiothérapie supérieure à 7jours ont été inclus rétrospectivement puis analysés par un pharmacien. Les prescripteurs, le pharmacien responsable de la CAI et le médecin référent en infectiologie ont été sollicités si besoin. Les principaux critères analysés étaient la présence de l’indication et de l’argumentation de l’antibiothérapie ; la conformité du choix de la molécule, de la durée de l’antibiothérapie, de la posologie au regard des recommandations et de l’état physiopathologique du patient ; la traçabilité d’une réévaluation de l’antibiothérapie et la présence d’une désescalade (si réalisable).
Résultats |
Parmi les 30 dossiers analysés, 32 pathologies infectieuses ont été traitées. Les pathologies rencontrées étaient principalement d’ordre pulmonaire (37,5 % ; n=8/32) ou urinaires (31,3 % ; n=10/12). L’indication de l’antibiothérapie a été retrouvée dans 100 % des dossiers. Dans 97 % des cas (n=31/32), l’infection traitée justifiait une antibiothérapie de plus de 7jours. Pour 28 dossiers (29 infections), la durée totale de l’antibiothérapie a pu être mesurée. Dans 72 % des cas (n=21/29), la durée était dans les intervalles définis par les recommandations. Dans 28 % des cas la durée était supérieure. Le choix de l’antibiotique s’est avéré conforme dans 93 % des cas (n=28/30). Parmi les cas conformes une optimisation concernant le choix de l’aminoside dans les sepsis à point de départ urinaire était envisageable (amikacine plutôt que gentamicine). Les posologies prescrites étaient conformes dans 93 % des cas. Les cas de non-conformité concernaient un défaut d’adaptation de posologie dans un contexte d’insuffisance rénale chronique. Parmi les 28 cas concernés par une réévaluation à 48/72heures, 89 % (n=25/28) présentaient la mention de cette réévaluation dans les dossiers patients. Enfin, parmi les 30 dossiers analysés, 8 nécessitaient une désescalade. Celle-ci a été réalisée pour 7 d’entre eux.
Conclusion |
Cet audit démontre une réelle sensibilisation des prescripteurs au bon usage antibiotiques au sein de notre établissement. Les résultats ont été présentés en CAI et en CME. Avec le CAQES et son indicateur sur la proportion d’antibiothérapie curative de plus de 7jours non justifiée, cet audit sera reconduit chaque année dans notre établissement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S56 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?