Intérêt de la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire de réévaluation des antibiothérapies au sein d’un service de médecine interne - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La réévaluation des antibiothérapies à 48–72h est désormais bien ancrée dans les recommandations nationales, mais sa mise en pratique est très hétérogène. Différentes stratégies sont employées, allant de la simple sensibilisation des cliniciens à l’alerte automatique sur le logiciel de prescription. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire, composée d’un médecin interniste et d’un pharmacien, spécifiquement formés en infectiologie, sur l’amélioration du respect des recommandations locales et la traçabilité des réévaluations dans le dossier du patient.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective avant-après, évaluée en aveugle pour le critère de jugement principal. Elle comparait un groupe ayant pu bénéficier de l’intervention (groupe « après ») à un groupe « avant ». L’intervention comportait deux éléments : formation des internes (8 séances de 30minutes, dédiées aux recommandations locales), d’une part, et mise en place d’une équipe pluridisciplinaire de réévaluation des antibiothérapies, se réunissant deux heures, trois fois par semaine, d’autre part. Ont été inclus tous les patients hospitalisés dans un service de médecine interne de 57 lits ayant eu une antibiothérapie d’au moins 48heures lors des deux périodes d’étude de un mois chacune. Le critère de jugement principal était la conformité des prescriptions aux recommandations locales, évaluée en aveugle de la période d’étude par un comité indépendant. Les motifs de non-conformité étaient une durée inappropriée, un choix de molécule et/ou de posologie inadapté, ou une antibiothérapie non-indiquée. L’analyse statistique a été effectuée sur R par un test du Chi2.
Résultats |
Quarante-neuf patients ont été inclus dans le groupe « avant » et quarante-six dans le groupe « après ». Il y avait autant d’hommes que de femme (47 et 48) et l’âge moyen était de 64 ans. Les antibiothérapies concernaient principalement le traitement de pneumonies ou d’infections urinaires communautaires (34 et 33 %, respectivement). Les profils d’infections et de gravité étaient semblables entre les deux périodes. L’intervention a permis une amélioration de la conformité aux recommandations locales de 57 à 91 % (p<0,01). L’amélioration concernait principalement les durées de traitement (67 % versus 91 %). La traçabilité de la réévaluation dans le dossier du patient était améliorée (65 % vs 98 %, p<0,01).
Conclusion |
La formation spécifique des internes et la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire de réévaluation des antibiothérapies a permis d’améliorer le respect des recommandations locales et la traçabilité des réévaluations à 48–72heures dans le dossier du patient. Ces résultats nous incitent à généraliser ce système à d’autres services.
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Vol 48 - N° 4S
P. S58 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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