Facteurs associés à la prescription antibiotique et impact potentiel d’un test rapide de diagnostic moléculaire de grippe chez les patients atteints d’une infection respiratoire aiguë en soins primaires dans un réseau de surveillance sentinelle de médecins - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Les infections respiratoires aiguës représentent un motif fréquent de consultation en cabinet de médecine générale et ce particulièrement en période de grippe. Alors qu’elles sont majoritairement virales, elles restent largement traitées par antibiotique. Le but de notre étude était d’identifier les facteurs associés à la prescription antibiotique parmi les patients ayant un syndrome grippal et d’évaluer l’impact potentiel de l’utilisation d’un diagnostic moléculaire de grippe sur la prescription antibiotique chez ces patients en soins primaires.
Matériels et méthodes |
Pendant la saison de grippe 2012–2013, les données des patients (caractéristiques démographiques, signes et symptômes), le diagnostic et la prescription antibiotique ont été collectés dans le cadre du réseau de surveillance sentinelle suisse. Un frottis nasopharyngé a été réalisé pour une analyse rétrospective pour la grippe A et B par diagnostic moléculaire.
Résultats |
Parmi 388 patients avec un syndrome grippal, l’âge moyen était de 46 ans, 47 % étaient des femmes, 15 % étaient vaccinés contre la grippe, 15 % étaient à risque plus élevé de complications et 66 % avaient une grippe confirmée au laboratoire rétrospectivement. Les facteurs associés à la prescription antibiotique étaient un âge plus élevé, la présence de comorbidités et une pneumonie clinique. Les myalgies, un diagnostic rétrospectif de grippe confirmé biologiquement et vivre dans un canton germanophone étaient protecteurs contre la prescription antibiotique. Au total, 15 % des patients ont reçu des antibiotiques, parmi lesquels 8 % avaient une grippe confirmée biologiquement de manière rétrospective. Seulement 1 % avait un diagnostic de pneumonie clinique, et 7 % des patients n’avaient pas de pneumonie rapportée mais ont tout de même reçu une prescription antibiotique.
Conclusion |
Des différences dans le taux de consommation antibiotique sont notées à travers les cantons suisses, reflétant la consommation antibiotique des pays européens voisins. Ceci montre la nécessité de recommandations de bonnes pratiques locales et adaptées à chaque setting. Même dans un pays faible prescripteur d’antibiotiques tel que la Suisse, une diminution de la prescription antibiotique semble possible grâce à l’introduction d’un diagnostic moléculaire de grippe en soins primaires. Notre étude s’inscrit parfaitement dans une volonté de réduction antibiotique et une politique de lutte contre l’antibiorésistance. Une étude interventionnelle chez les médecins généralistes est toutefois nécessaire afin de conforter nos résultats.
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Vol 48 - N° 4S
P. S66 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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