Les récidives d’endocardite infectieuse à entérocoque : fréquence et facteurs favorisants - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’observation de plusieurs cas de récidives multiples d’endocardites infectieuses (EI) à entérocoque, nous a amenés à rechercher la fréquence et les facteurs favorisants des récidives dans les EI à entérocoque.
Matériels et méthodes |
Les cas d’EI à entérocoque récidivantes répertoriés dans notre CHU de janvier 2012 à décembre 2016 ont été analysés rétrospectivement. Afin d’évaluer la fréquence et les facteurs associés aux récidives au cours des EI à entérocoque, une revue de la littérature a été réalisée sur la période 1977–mars 2017.
Résultats |
Nous avons observé 4 patients ayant présenté au moins une récidive d’EI à entérocoque. Nous détaillons la présentation particulière de 2 d’entre eux qui ont présenté 5 et 3 épisodes de récidive respectivement. Nous avons mis en évidence la persistance de la bactérie au niveau de l’endocarde sous une forme phénotypique particulière [micro-colonies ou small colony variant (SCV)] et ce en l’absence de signes échographiques patents. Seule la chirurgie a permis la guérison. Leur présentation était également remarquable par l’existence d’une immunodépression et la difficulté à conduire un traitement antibiotique optimal du fait d’allergies ou de résistance (infection à Enterococcus faecium). Au total, dans 12 études de suivi d’EI, sur les 2447 patients, 68 ont récidivé, soit un taux global de récidive de 2,7 %. Le taux de récidive des EI à entérocoque était le plus élevé, de 5,5 à 5,9 %. Trente-huit cas de récidive d’EI à entérocoque ont été rapportés dans la littérature. Les patients étaient immunodéprimés dans 52,6 % des cas. Les épisodes étaient dus en majorité à Enterococcus faecalis (83,8 %). Une prise en charge chirurgicale était nécessaire dans 48,5 % des cas, avec seulement 2 récidives postopératoires. Pour la majeure partie des patients (93,5 %), la récidive était liée à persistance du foyer infectieux sur valve. Parmi ces patients, 10 avaient reçu une antibiothérapie inadaptée, dont 4 patients allergiques. Pour 4 patients, la souche bactérienne présentait un phénotype SCV. La persistance de la porte d’entrée n’expliquait que 6,5 % des récidives dont un cas d’infection liée à l’usage de drogues injectées chez une de nos patientes. Pour certains patients inopérables dont notre quatrième patient, une antibiothérapie suppressive prolongée a été proposée.
Conclusion |
La récidive d’EI est un évènement rare, mais classique dans les EI à entérocoque. Le facteur de risque principal est la persistance de l’agent infectieux sur la valve, favorisée par un traitement médical insuffisant, une immunodépression de l’hôte ou une bactérie résistante ou productrice de micro-colonies. La récidive d’EI à entérocoque doit faire évoquer la persistance de l’infection sur la valve et faire envisager la chirurgie, quelles que soient les constatations échographiques.
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Vol 48 - N° 4S
P. S71 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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