Pronostic à long terme d’une cohorte de 448 endocardites infectieuses suivies en RCP - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des endocardites infectieuses (EI) par une équipe médico-chirurgicale experte au moyen de réunions de concertation multidisciplinaire (RCP) se généralise. S’il semble acquis que cette organisation permet d’améliorer le pronostic à court terme des patients, les données à long terme sont encore rares.
Matériels et méthodes |
Afin de mesurer la mortalité à un an des endocardites infectieuses, tous les patients hospitalisés dans l’établissement présentant une EI prise en charge par les référents de la RCP endocardite ont été suivis prospectivement. L’étude observationnelle a été menée dans un centre hospitalier universitaire entre 2013 et 2017.
Résultats |
Durant l’étude, parmi les 704 patients présentés en RCP, 493 avaient une EI certaine ou possible et le devenir à 1 an était connu pour 448 d’entre eux (4 perdus de vue et 41 suivis depuis moins de 1 an) : 254 EI sur valve native (57 %) et 194 sur valve prothétique (43 %). L’âge médian des patients étaient de 69,3 ans (155 patients avaient plus de 75 ans) et 329 (73 %) étaient des hommes. Les EI associées aux soins (EIAS) représentaient 47 % des cas. Un micro-organisme était isolé dans 92 % des cas (S. aureus=24 %), 252 patients (56 %) présentaient un embole extracardiaque et 68 (15 %) étaient en insuffisance cardiaque. L’index médian de comorbidité de Charlson (ICC) était de 5,0. Deux cent seize patients (48 %) ont été opérés. Les taux de mortalité à 1 mois, 3 mois, 6 mois et 1 an étaient respectivement de 14,1 %, 19,0 %, 23,2 % et 27,7 %. L’ICC à l’inclusion des patients décédés à 1 an était de 6,0 vs 4,0 pour les survivants. La mortalité à 1 an était significativement plus élevée en cas d’EIAS (33 % vs 23 %), d’EI documentée à S. aureus (39 % vs 24 %) et de traitement médical exclusif (40 % vs 15 %) et d’insuffisance cardiaque (43 % vs 25 %).
Conclusion |
Si la mise en place de RCP dédiées à l’endocardite semble améliorer le pronostic à court terme de l’EI, la mortalité à un an reste élevée car les patients sont de plus en plus âgés et ont de lourdes comorbidités. Notre étude confirme que les facteurs pronostiques péjoratifs précoces demeurent à plus long terme et que le pronostic est meilleur en cas d’infection communautaire avec recours à la chirurgie.
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Vol 48 - N° 4S
P. S71 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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