Analyse des bactériémies chez les patients diabétiques dans un centre hospitalier général - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Évaluer les caractéristiques des bactériémies survenues chez les patients diabétiques dans notre établissement.
Matériels et méthodes |
Analyse réalisée à partir d’une base de données anonymisée (logiciel Epidata), recueillant de manière prospective des données cliniques, microbiologiques et d’antibiothérapie empirique (ATB) pour les bactériémies significatives survenues entre le 01/05/17 et le 31/12/17 dans un centre hospitalier général.
Résultats |
Pendant la période d’étude, 119/346 (34 %) épisodes bactériémiques sont survenus chez des patients diabétiques. Les patients diabétiques avaient des caractéristiques similaires aux patients non diabétiques : âge moyen de 72,3 ans vs 70,1 ans (p=0,7), et sex-ratio H/F de 67/52 vs 116/111 (p=0,36). Le taux d’infections communautaires tendait à être plus élevé en cas de diabète par rapport aux non-diabétiques (94/119 [79 %] vs 157/227 [69,2 %], p=0,052). Chez les patients diabétiques, les portes d’entrée principales étaient urinaires (32,8 %, n=39) et digestives (19,3 %, n=23), avec prédominance d’E. coli (35,5 %, n=49) et de S. aureus (14,5 %, n=20).
Le taux de résistance à la méthicilline parmi les S. aureus tendait à être plus bas en cas de diabète (5 % [1/20] vs 12,9 % [4/31] ; p=0,64).
De manière similaire, les patients diabétiques tendaient à avoir des taux de résistance aux C3G plus bas parmi les E. coli (6,1 % [3/49] vs 9,1 % [8/88] ; p=0,7) et autres entérobactéries (10 % [3/30] vs 22,9 % [8/35] ; p=0,2). Le taux de résistance à la ciprofloxacine des entérobactéries chez les diabétiques tendait à être plus élevé pour les E. coli par rapport aux non-diabétiques (12,2 % [6/49] vs 8 % [7/88], p=0,4) et plus bas pour les autres entérobactéries (13,3 % [4/30] vs 22,9 % [8/35], p=0,36).
Le taux d’instauration de l’ATB probabiliste était similaire entre patients diabétiques et non diabétiques (77,3 % [92/119] vs 80,2 % [182/227] ; p=0,5), de même que l’efficacité de l’ATB instaurée (85,9 % [79/92] vs 84,1 % [153/182] ; p=0,7).
Le taux de sepsis grave/choc septique tendait à être plus élevé en cas de diabète comparé au patients non diabétiques (52,9 % [56/119] vs 38,8 % [88/227] ; p=0,14).
La mortalité à j7 était similaire entre les 2 groupes (10,9 % [13/119] en cas de diabète vs 11 % [25/227] en l’absence de diabète ; p=1) et tendait à être plus basse à j30 chez les patients diabétiques (13,4 % [16/119] vs 19,8 % [45/227] ; p=0,14).
Conclusion |
Dans notre établissement, les bactériémies survenant chez les patients diabétiques concernent des infections plus fréquemment communautaires et les taux de SARM et d’entérobactéries résistantes aux C3G ne sont pas plus élevés que les patients non diabétiques, n’amenant pas à modifier les protocoles d’ATB probabiliste. Le pronostic n’est pas plus grave en cas de diabète.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 48 - N° 4S
P. S74 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?