Facteurs de risque de mortalité à 3 mois des patients âgés de plus de 75 ans atteint d’infection à Clostridium difficile dans un centre hospitalier universitaire - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
L’infection à clostridium difficile (ICD) est l’une des principales causes de diarrhées sous antibiotiques. Facteur de morbités accrues, la personne âgée fragile, est particulièrement vulnérable aux infections associées aux soins. Ainsi, plus fréquentes, plus sévères et souvent réfractaires aux traitements standards, l’ICD et sa prise en charge sont un enjeu majeur lors de l’hospitalisation des patients gériatriques. L’objectif de l’étude est de définir les facteurs de risques de mortalité à 3 mois des patients âgés de plus de 75 ans atteint d’infection à Clostridium Difficile.
Matériels et méthodes |
Une étude de cohorte observationnelle prospective a était menée durant la période du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2017 dans un centre hospitalier universitaire. Les patients inclus étaient âgés de plus de 75 ans, présentant le diagnostic d’ICD définit par une diarrhée avec une coproculture positive à la toxine A/B à CD confirmée par un test immuno-chromatique détectant l’activité de glutamate déshydrogénase couplé à une recherche par biologie moléculaire. Pour chaque patient, des données infectio-gériatriques cliniques et démographiques étaient colletées.
Résultats |
Parmi les 395 ICD recensés au CHU, 66 patients (16,7 %) avait été inclus, avec un âge moyen de 85 ans [77–97 ans]. Plus de 75 % étaient des femmes (n=49), provenant du domicile pour 90 % (n=59), avec un score de Charlson pondérée moyen à 7,9 [6–17]. Pres de 2/3 (n=45) étaient en perte d’autonomie et plus de 90 % étaient dénutris (n=60). Parmi eux, 47 % (n=31) avaient été hospitalisés dans les 12 mois et 73 % (n=48) avaient reçu une antibiothérapie durant l’hospitalisation. Le score ATLAS moyen est à 5,1 [1–9]. Un traitement par métronidazole est prescrit pour 17 % (n=11), vancomycine 66 % (n=44) et fidaxomycine 14 % (n=9). Le taux de récidive est de 27 % (=18), décès durant l’hospitalisation 24 % (n=16) et décès à 3 mois 32 %(n=21). L’analyse univariée met en évidence une association entre ICD et pathologie néoplasique solide ou hématologique, traitée ou non sur la mortalité la mortalité à 3 mois, avec un OR à 3,38 p=0,046 [1,02–11,16] IC 95 %. En analyse multivariée, le sexe masculin 4,80 p=0,067 [0,90–25,70] et la perte autonomie 8,51 p=0,02 [1,40–51,63] sont des facteurs majeurs associés.
Conclusion |
Avec un profil gériatrique précaire, le risque de mortalité à 3 mois des ICD est élevée par apport à la population non cancéreuse. Un bon usage des antibiotiques, adapté aux bonnes recommandations doit être débuté en urgence. Cette population âgée fragile doit bénéficier d’une prise en charge multidisciplinaire des comorbidités, réévaluation des traitements et des facteurs de perte d’autonomie.
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Vol 48 - N° 4S
P. S77 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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