Infection de prothèse et changement en 1 temps : prétraitement par antibiothérapie ciblée chez des patients à risque - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le changement de prothèse en 1 temps est de plus en plus utilisé dans le traitement des infections chroniques, il n’est toutefois pas recommandé en cas de germes multirésistants ou difficiles à traiter. Un prétraitement antibiotique par une molécule à spectre étroit et pour laquelle l’acquisition de résistance est difficile pourrait avoir un intérêt pour tenter de réduire l’inoculum et éviter une contamination du nouvel implant.
Matériels et méthodes |
Depuis 2016, nous proposons dans notre CRIOAc un prétraitement antibiotique par voie intraveineuse (IV) chez des patients pour qui un changement en 1 temps est proposé du fait du risque anesthésique. L’infection doit être documentée par un prélèvement gold standard en préopératoire. Nous utilisons les molécules suivantes en monothérapie : amoxicilline IV forte dose pour les infections à entérocoque ou streptocoque, cloxacilline IV forte dose pour les infections à staphylocoque sensible, ceftaroline pour les infections à staphylocoque résistant et caspofungine pour les infections à Candida. L’objectif de cette étude est de décrire ces patients et leur devenir.
Résultats |
Treize patients ont été inclus (7 hommes, 54 % ; âge médian 71 ans [IDR 55–81]). Huit (62 %) présentaient une infection de PTH, 5 (38 %) de PTG. Trois patients (23 %) présentaient une fistule. La majorité (85 %) était des infections chroniques. Les bactéries identifiées en préopératoire (majoritairement ponction articulaire) étaient : staphylocoque à coagulase négative (n=6, 46 %) dont 2 Staphylococcus epidermidis méticilline résistant, streptocoque (n=3, 23 %), S. aureus méticilline sensible (n=2, 15 %), entérocoque (n=1, 8 %), Candida albicans (n=1, 8 %). La durée médiane du prétraitement était de 2 semaines. Les antibiothérapies préopératoires étaient : amoxicilline (n=5), cloxacilline (n=4), ceftaroline (n=2), céfazoline (n=1), caspofungine (n=1). Chez 10 (77 %) patients, les prélèvements réalisés lors de la chirurgie sont revenus négatifs. En postopératoire, les patients ont reçu une antibiothérapie IV pendant 3 semaines [IDR 2–6] puis un relais oral de 10 semaines [IDR 9–12] (à l’exclusion de la patiente infectée à Candida, qui a reçu du fluconazole>6 mois). Après une durée de suivi de 10 mois [IDR 2–30], un patient a présenté une suspicion d’échec nécessitant une arthrotomie-lavage (prélèvements stériles). Deux patients ont été perdus de vue et un patient est décédé d’une insuffisance cardiaque terminale.
Conclusion |
Le prétraitement IV par des molécules spécifiques avant changement de prothèse en 1 temps est une option intéressante à évaluer plus largement chez des patients à risque, infectés avec des germes difficiles à traiter.
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Vol 48 - N° 4S
P. S91 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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