Dépistage et décolonisation de Staphylococcus aureus en orthopédie : enquête de pratique auprès de centres français - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le portage nasal de Staphylococcus aureus est un facteur de risque (FR) d’infection à S. aureus notamment en chirurgie orthopédique. L’OMS recommande depuis peu un dépistage et une décolonisation des porteurs de S. aureus par mupirocine et chlorhexidine avant chirurgie cardiaque et orthopédique. Toutefois, ceci n’est basé sur aucune étude randomisée en orthopédie et il n’y a pas de recommandations officielles en France. Nous avons voulu savoir quelles étaient les pratiques en France.
Matériels et méthodes |
Un questionnaire anonyme crée sur Googledrive® a été diffusé sur 2 listes de diffusion électronique : celle de la Société française de la hanche et du genou (SFHG) et celle d’un centre de référence des infections ostéoarticulaires complexes (CRIOAc). Le questionnaire a été disponible du 1/02/17 au 1/04/17. Le questionnaire était composé de 14 questions.
Résultats |
Parmi les 147 questionnaires renseignés, 62 provenaient de la SFHG, 85 du CRIOAc. Les répondants étaient orthopédistes pour 80 % (100 % à la SFHG), infectiologues pour 15 % et anesthésistes ou autre dans 5 % des cas. Les répondants travaillaient respectivement en région Auvergne Rhône-Alpes (AURA) dans 64 % des cas, en Île-de-France dans 10 %, en PACA dans 7 %, en région Centre Val-de-Loire dans 7 %, Alsace Loraine Champagne Ardenne dans 6 %, Occitanie et Bourgogne Franche-Comté dans 3 % des cas respectivement. Dans 54 % les répondants travaillaient en secteur public. Le dépistage du portage de S. aureus était fait par 49 % des déclarants selon l’enquête. Il n’y avait pas de différence significative entre les régions. Parmi ceux qui dépistaient le S. aureus : 35 % le proposaient à tous les patients, 35 % le proposaient occasionnellement, 25 % le proposaient en cas de FR de portage de S. aureus. Parmi ceux qui dépistaient le S. aureus, dans 51 % cela n’était pas une politique commune d’établissement. Le dépistage était fait pour des chirurgies programmées dans 68 % des cas et en cas de pose de prothèses articulaires dans 66 % des cas. Une décolonisation était proposée par 52 % des déclarants, (décolonisation sans dépistage dans 9 % des cas). Le protocole mupirocine+chlorhexidine était utilisé dans 18 % des cas, la mupirocine seule était utilisée dans 42 % des cas. Il n’y avait pas différence significative concernant la décolonisation entre secteur privé et public.
Conclusion |
En 2017, le dépistage et la décolonisation du portage de S. aureus avant chirurgie orthopédique est réalisé dans environ 50 % des cas selon les déclarations. Il semble important d’étendre cette enquête à tous les CRIOAc de France, cette enquête ayant été menée majoritairement en AURA, afin d’envisager un encadrement de cette stratégie, le risque d’émergence de résistance étant possible.
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Vol 48 - N° 4S
P. S93 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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