Faut-il poursuivre un dépistage systématique ou ciblé de la syphilis en cas de grossesse ? - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La survenue d’une syphilis au cours d’une grossesse peut entraîner des complications graves maternelles mais aussi fœtales (mort in utero, syphilis congénitale). La recrudescence des infections sexuellement transmissibles chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes mais aussi chez les hétérosexuels actualise le risque d’une syphilis au cours de la grossesse. Le dépistage est obligatoire avant 16 semaines d’aménorrhée (SA) à répéter à 28 SA si risque d’exposition. L’enquête ELFE réalisée en 2011 dans les maternités françaises métropolitaines a retrouvé une prévalence à 0,06 % sur plus de 16 000 femmes enceintes dépistées.
Matériels et méthodes |
Nous rapportons les cas de prise en charge de syphilis maternelle pour lesquelles un avis a été demandé dans notre service. Les données cliniques et biologiques ont été recueillies à partir des dossiers médicaux.
Résultats |
Nous avons pris en charge 6 cas de syphilis maternelle : 1 en 2014, 2 en 2016, 3 en 2017. Pour 4 cas, il s’agit de femmes sans facteur de risque identifié avec un dépistage positif avant 16 SA. Pour 2 cas, il s’agit de la même patiente qui, dans des conditions de précarité, a bénéficié d’un dépistage tardif au cours de grossesses non suivies : la première en 2014, la seconde en 2017. Pour les 6 cas, la mère a été traitée comme une syphilis latente tardive selon les recommandations par 3 injections de benzathine pénicilline (BP). À savoir que pour l’une d’entre elles, un traitement avait été initié par érythromycine en raison d’une allergie à la pénicilline avant de bénéficier d’un traitement par BP (induction de tolérance). Dans 4 cas, le conjoint a été dépisté positif mais dans 2 cas, il n’a pas pu être dépisté (conjoints de la patiente prise en charge pour 2 syphilis maternelles). Concernant la prise en charge néonatale, 5 cas ont été traités à la naissance comme cas possibles de syphilis congénitale par une injection de BP ; 1 cas a été traité comme cas probable par pénicilline G IV du fait d’une prise en charge tardive maternelle 9jours avant l’accouchement. Dans tous les cas, les examens échographiques obstétricaux et cliniques néonataux n’étaient pas en faveur d’une syphilis congénitale. Les résultats du VDRL étaient revenus inférieurs au taux maternel, la recherche d’IgM négative. Enfin, les PCR réalisées dans 5 cas sur sang total, placenta, liquide amniotique, buccal, nasal étaient également négatives.
Conclusion |
Le dépistage maternel reste primordial dans ce contexte de recrudescence de la syphilis. Les dernières recommandations ne sont pas connues de tous. Malgré la rareté de la syphilis congénitale en France, sa gravité rend licite la mise à disposition de procédures régionales claires pour les maternités.
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Vol 48 - N° 4S
P. S95 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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