Place des infections à Mycoplasma genitalium parmi les infections sexuellement transmises diagnostiquées chez les personnes sous PrEP - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
Le dépistage systématique des infections bactériennes sexuellement transmises au moment de la mise en route et du suivi d’une prophylaxie pré-exposition (PrEP) du VIH ne porte généralement que sur Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis, tandis que celui de Mycoplasma genitalium n’est pas pratiqué en première intention dans cette population. Le but de ce travail est de déterminer la prévalence de ces infections chez nos patients sous PrEP.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude épidémiologique rétrospective monocentrique incluant tous les patients sous PrEP actuellement suivis ou ayant été suivis dans notre service entre le 27 octobre 2016 et le 10 février 2018. Les participants ont eu un dépistage par PCR spécifique sur prélèvement urinaire plus ou moins associé à une PCR spécifique sur écouvillon anal et pharyngé à j0 puis tous les 3 mois.
Résultats |
Cinquante-neuf patients ont été inclus, dont 36 ont bénéficié d’un dépistage systématique de M. genitalium à chaque visite. L’ensemble des participants était des hommes, 98 % des HSH (homme ayant des relations sexuelles avec des hommes) et 1 hétérosexuel. L’âge médian était de 34 ans [28–40] et la durée médiane de suivi était de 3 mois [0–6]. Sur toute la durée du suivi, 44 % (26/59) des participants ont eu au moins 1 infection sexuellement transmise et 15 % (9/59) ont eu plusieurs épisodes. L’incidence de celles-ci à j0 était de 22 %, elle passait à 31 % dans le sous-groupe des personnes ayant été dépistées pour le M. genitalium.
Au total, ont été diagnostiqués :
– 16 infections à N. gonorrhoeae (16/59, 27 %) : 1 urétrale, 7 anales, 5 pharyngées et 3 anales et pharyngées simultanément ;
– 15 infections à C. trachomatis (15/59, 25 %) : 3 urétrales et 12 anales ;
– 6 infections à M. genitalium (6/36, 17 %) : 1 urétrale, 4 anales et 1 urétrale et anale simultanément.
Un seul cas de syphilis a été diagnostiqué durant la période de suivi ainsi qu’un cas d’hépatite A aiguë et 1 cas d’hépatite C aiguë (chacun 1/59, 2 %).
Conclusion |
Les infections à M. genitalium sont les troisièmes par ordre de fréquence, derrière les infections à N. gonorrhoeae et C. trachomatis mais très loin devant les infections tréponémiques, soulignant l’intérêt de leur dépistage, malgré l’absence de recommandations spécifiques vis-à-vis de ce pathogène émergent.
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Vol 48 - N° 4S
P. S97 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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