Prévention des infections sexuellement transmissibles et du virus de l’immunodéficience humaine chez les militaires : état des lieux et déterminants de l’absence de dépistage - 29/05/18
Résumé |
Introduction |
La lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) représentent un enjeu important de la prévention dans les armées, constituées d’une population jeune plus sujette aux comportements à risque. L’objectif de ce travail est de faire un état des lieux de la prévention des IST et du VIH chez les militaires, et d’étudier les déterminants d’un moindre recours au dépistage.
Matériels et méthodes |
Les données analysées étaient issues d’une étude transversale portant sur un échantillon représentatif de 1500 militaires d’active ayant répondu à un questionnaire auto-administré en 2014/2015, dont 1000 ont accepté la réalisation de prélèvements biologiques. Les 1482 sujets (1250 hommes et 232 femmes) ayant eu au moins un rapport sexuel au cours de leur vie ont fait l’objet de notre analyse. Les associations entre les variables étaient recherchées par test exact de Fisher si les conditions d’application du test du Khi2 n’étaient pas remplies. L’étude des déterminants d’un moindre recours au dépistage a été réalisée au moyen de modèles de régression logistique uni- puis multivariée. Le seuil de signification était fixé à 5 % pour l’ensemble des analyses, réalisées avec le logiciel Stata®/SE1 3.0 (College Station, TX, États-Unis). L’ensemble des analyses était pondéré pour tenir compte du plan de sondage complexe et de la post-stratification réalisée.
Résultats |
Une exposition sexuelle à risque dans les 5 dernières années était rapportée par 44,7 % des hommes et 55,1 % des femmes. Aucun dépistage (VIH et IST) n’avait été réalisé avant l’étude chez 27,7 % des hommes et 16,5 % des femmes. Chez les hommes, les déterminants de l’absence de tout dépistage étaient l’âge inférieur à 35 ans (p=0,007), l’absence de rapports sexuels tarifés (OR : 2,0 [1,3–2,9], p=0,003), de multipartenariat (OR : 2,0 [1,5–2,7], p<10−4), d’information individuelle (OR : 1,8 [1,3–2,6], p=0,004] et d’éducation pour la santé (OR : 1,8 [1,0–3,1], p=0,048). Chez les femmes, il s’agissait d’un niveau d’études inférieur au bac (OR : 3,8 [1,2–12,3], p=0,028), de l’absence de multipartenariat (OR : 2,6 [1,3–5,1], p=0,01) et de l’absence de crainte des IST (OR : 3,8 [1,8–7,8], p=0,002). Parmi 42 diagnostics d’IST (6 % [4,1–8,7]) confirmés par prélèvement biologique au moment de l’étude, 37 concernaient des hommes n’ayant signalé aucun antécédent d’IST. Aucune des 11 femmes (12,8 %) dont le dépistage au moment de l’étude permettait de diagnostiquer une IST n’avait rapporté d’antécédent similaire.
Conclusion |
Nos résultats suggèrent qu’un axe important pour améliorer la prévention du VIH et des IST dans les armées est l’amélioration du dépistage pour qu’il soit mieux ciblé sur les sujets les plus à risque. Cela ouvre la voie à la modification des messages délivrés lors de la formation initiale et continue des médecins, mais également de tous les acteurs dans le domaine de la santé des militaires. La perception du risque individuel est en effet un facteur majeur dans la démarche de dépistage volontaire dans ce domaine.
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Vol 48 - N° 4S
P. S97 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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