L’exercice comme psychiatre à la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse et celui de psychiatre responsable d’un dispositif de plusieurs unités dans une clinique de soins à but lucratif apparaît parfois opposé. La population comme l’intention d’accompagnement et de soins diffèrent. Cependant, un point commun est la question du consentement et du discernement. Dans les deux occurrences, pour les praticiens que nous sommes, la question de la contrainte est permanente. En effet, Levinas nous dit : « Dans l’approche d’autrui, où autrui se trouve d’emblée sous ma responsabilité, « quelque chose » a débordé mes décisions librement prises, s’est glissée en moi, à mon insu, aliénant ainsi mon identité » (Levinas, 1978). Pour étayer ma réflexion sur ces notions de consentement apparemment si différentes, j’ai choisi de faire appel à ceux qui, d’un abord différent à celui de notre discipline, commentent notre activité. Dès lors nous débuterons par les points cités de façon répétée dans les différents rapports des contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté (CGPL), du défenseur des droits (DD) et des défenseurs des enfants (DE) et ceux issues de nos pratiques quotidiennes pouvant questionner notre pratique ou notre compréhension groupale, voire systémique du consentement. Puis, je vous exposerai brièvement quelques paradigmes de pensée favorisant ma réflexion sur ma relation au consentement des mineurs et de leurs familles et ses corollaires que sont le discernement, la compliance, l’adhésion, valeurs socles de notre engagement hippocratique.

Consent in care is a universal problem. In forced care, as in social services, its search is constant. However, as Levinas said “In the approach to others, where the other is straightaway under my responsibility, “something” extended beyond my decisions freely taken, skipped in me, without my knowledge, so alienating my identity”. To back up the consent is also a means to improve the compliance, to help the family and the teenager to accept the care and its hazards. To enrich our reflection, we shall look at professional papers observing our practices: the various reports of the general controllers of places of deprivation of liberty (CGPL), defenders of rights (DD) and defenders of children (OF). Then we shall insist on the process of consent. This dynamic process is between the influencer, a child and two parents. This process reminds us of having taken the Hippocratic oath.