Les maladies auto-inflammatoires associées aux mutations de NLRC4 : revue systématique de la littérature - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
Les maladies auto-inflammatoires (MAI) monogéniques sont des dérèglements de l’immunité innée souvent associés au phénotype de fièvre récurrente héréditaire. Le but de ce travail était de décrire les caractéristiques cliniques, biologiques et génétiques d’une nouvelle entité décrite pour la première fois en 2014 et liée aux mutations du gène NLRC4.
Matériels et méthodes |
Une revue de la littérature a été entreprise par deux investigateurs indépendants sur Pubmed, Medline, Infevers, Eurofever, à l’aide des mots-clefs « NLRC4 » « disease » « human » « autoinflammatory ». Les articles retenus étaient ceux décrivant des maladies auto-inflammatoires fortement imputables à des mutations de NLRC4 (MAI-NLRC4). Deux cent quatre-vingt-deux articles étaient trouvés, 9 ont été sélectionnés, 8 étant des cas cliniques et le neuvième une lettre à propos d’une attitude thérapeutique chez un patient précédemment décrit.
Résultats |
Vingt-six patients de la littérature ont été retenus : toutes les ethnies étaient représentées. La plupart des cas étaient familiaux (81 %), la transmission étant dans ces familles toujours autosomique dominante. Les patients étaient subdivisés en deux phénotypes très distincts : le phénotype 1 (30 % des cas), sévère, comportait 8 patients avec un début de la maladie dans la première année de vie et une atteinte multisystémique avec mortalité élevée (25 %). Tous les cas sporadiques (5/8) étaient associés à des mutations de novo. Le phénotype 1 est dominé par des symptômes de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI), avec syndrome d’activation macrophagique (SAM). Dans un cas, la présentation était évocatrice de cryopyrinopathie de forme CINCA-« like » (chronic infantile neurological cutaneous articular). Le phénotype 2 (70 % des cas) modéré, comportait 18 patients issus de deux familles, une japonaise et une néerlandaise. L’âge de début y était plus tardif avec une maladie se limitant à la peau, aux articulations et aux glandes lacrymales et salivaires. L’atteinte mimait une urticaire familiale au froid. Les marqueurs inflammatoires n’étaient pas toujours élevés et aucune mortalité imputable à la maladie n’est rapportée à ce jour. Les anti-interleukine (IL)-1 étaient efficaces dans la majeure partie des cas. Le traitement était souvent l’abstention dans le phénotype 2, ce d’autant que des effets paradoxaux aux anti-IL-1 (apparition d’une MICI, aggravation des arthralgies) ont été décrits. Dans le phénotype 1, les corticoïdes semblaient inefficaces. Les concentrations sériques d’IL-18 étaient très élevées dans les deux formes cliniques. Les anti-IL-18 et anti-interféron-gamma ont eu une efficacité remarquable chez deux patients de phénotype 1.
Discussion |
Les MAI-NLRC4 sont des entités hétérogènes caractérisées par une sécrétion accrue d’interleukine-18. Un premier phénotype peut mimer un SAM, une MICI voire une cryopyrinopathie de type CINCA. Un deuxième phénotype mime l’urticaire familiale au froid. Le blocage de l’interleukine-1 donne des résultats intéressants, mais les blocages de l’interleukine-18 ou de l’interféron-gamma ont montré une efficacité remarquable chez des patients avec le phénotype le plus grave et devraient prendre une place centrale dans le futur.
Conclusion |
Ces nouvelles MAI liées à l’inflammasome NLRC4, élargissent le spectre de l’auto-inflammation ; leur meilleure connaissance ainsi que l’utilisation du séquençage de nouvelle génération des gènes des MAI permettra probablement d’en faire davantage le diagnostic.
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Vol 39 - N° S1
P. A111-A112 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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