Corticothérapie et la démargination des leucocytes : des implications pratiques ? - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
Le phénomène de démargination des leucocytes responsable d’une hyperleucocytose après utilisation d’une corticothérapie est bien connu. L’importance de l’hyperleucocytose est variable d’un individu à un autre.
Cette variabilité a-t-elle des conséquences en pratique ?
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective sur 50 dossiers de patients recevant une corticothérapie à une dose importante (>0,5mg/kg) et prolongée.
Nous avons relevé les données de la NFS avant et après 1 à 8 semaines du début du traitement.
Les complications liées à la corticothérapie ont été recherchées
Résultats |
Cinquante patients ont été inclus. La moyenne d’âge était de 50 ans avec des extrêmes allant de 18 ans à 86 ans.
L’indication de la corticothérapie était une connectivite (n=32), une vascularite (n=11), une sarcoïdose (n=2), encéphalite d’Hashimoto (n=2), uvéite (n=2) et une maladie de Still dans un cas. La dose moyenne de corticoïde était de 0,8mg/kg/j.
On a divisé les malades en 3 groupes selon le pourcentage d’augmentation des leucocytes : le premier groupe ayant un pourcentage d’augmentation<30 % (n=27 patients), le deuxième groupe : un pourcentage d’augmentation entre 30 % et 60 % (n=18) et le troisième groupe>60 % (n=5).
Les complications recherchées étaient le syndrome cushingoïde clinique, l’hypokaliémie, la dyslipémie, l’hypocalcémie, le diabète l’ostéoporose, l’ostéonécrose aseptique et la myopathie cortisonique.
L’hypokaliémie constituait la complication la plus fréquente (16 %) suivie par la dyslipémie (8 %) et l’ostéoporose (4 %).
Le pourcentage des complications était de 25 % dans premier groupe, 56 % dans le deuxième groupe et 18 % dans le troisième groupe avec une différence significative (p=0,017).
La dose de corticoïde était corrélée au pourcentage de la démarginalisation avec une différence statiquement significative (p=0,05).
Conclusion |
Ces résultats préliminaires montrent qu’une démargination intense des leucocytes pourrait être prédictive d’un risque accru de complications. Une étude prospective à plus large échelle est en cours. À terme, notre objectif est de déterminer si à partir de l’intensité de la démargination, on pourrait prédire la corticorésistance, la corticodépendance ou les complications ce qui amènerait à établir des modalités de surveillance personnalisées.
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Vol 39 - N° S1
P. A126 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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