Manifestations ophtalmologiques de l’artérite à cellules géantes - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite nécrosante des vaisseaux de gros calibre touchant les sujets de plus que 50 ans. L’atteinte ophtalmique y est fréquente (26–50 %) pouvant constituer une urgence diagnostique responsable d’une cécité dans 15 % des cas. Notre objectif est de décrire les particularités cliniques des patients suivis pour ACG ayant une atteinte ophtalmique.
Patients et méthodes |
Les dossiers de 27 patients (âge médian=72 ans et sex-ratio F/H=0,8) suivis pour ACG selon les critères de l’ACR, aux services de médecine interne et d’ophtalmologie du CHU Fattouma-Bourguiba de Monastir, Tunisie, entre janvier 2004 et décembre 2017 sont revus de façon rétrospective. Seuls les patients avec atteinte ophtalmique sont étudiés.
Résultats |
Sur les 27 patients, 15 (55,5 %) avaient une atteinte ophtalmologique. L’âge médian était de 68 ans (52–86 ans) et le sex-ratio F/H=2. Les signes généraux étaient à type d’asthénie (41,7 %), amaigrissement (41,7 %), anorexie (25 %) et fièvre (29,2 %). Les céphalées étaient présentes chez 85 % des patients. Le pouls temporal était aboli ou induré dans 51,8 % des cas. L’hyperesthésie du cuir chevelu était présente dans 45,8 % des cas et la claudication des mâchoires dans 58,3 %. La biopsie de l’artère temporale faite chez 12 patients a confirmé le diagnostic dans 33,3 % des cas. Les signes fonctionnels ayant motivé la réalisation d’un examen ophtalmologique étaient une altération du champ visuel chez 8 % des patients, des douleurs oculaires chez 4 % des patients, une baisse de la vision chez 44 % des patients, un ptosis chez 4 % des patients, une diplopie chez 8 % des patients et une amaurose chez 4 % des patients. Dans 24 % des cas, l’atteinte ophtalmologique était totalement asymptomatique. Les manifestations ophtalmologiques étaient à type de névrite optique ischémique antérieure aiguë (NOIAA) chez 6 patients (25 %), d’occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR) chez 4 patients (16,7 %), de paralysie oculomotrice chez 2 patients (8,3 %) et d’une occlusion d’une branche artérielle rétinienne chez un patient (4,2 %). L’ACG était associée à une pseudopolyarthrite rhizomélique dans 25 % des cas. Le traitement était basé sur la corticothérapie dans tous les cas avec l’adjonction d’un immunosuppresseur dans un cas et une anti-agrégation efficace dans tous les cas. L’évolution était marquée par la corticorésistance de la maladie générale dans 21,1 % des cas et la corticodépendance dans 15,8 %.
Conclusion |
Conformément aux données de la littérature, l’atteinte ophtalmique au cours de l’ACG est deux fois plus fréquente chez le sexe féminin et découverte à l’occasion d’une baisse de l’acuité visuelle en rapport avec une NOIAA unilatérale dans la majorité des cas.
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Vol 39 - N° S1
P. A214 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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