Manifestations oculaires au cours de la sarcoïdose - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
L’atteinte ophtalmologique s’observe dans 25 à 60 % des cas au cours de la sarcoïdose. Elle peut être inaugurale, voire même isolée au début. L’objectif de ce travail était de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques et évolutifs des atteintes oculaires de la sarcoïdose.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective colligeant les dossiers de 35 patients présentant une sarcoïdose oculaire, hospitalisés dans un service de médecine interne, entre 2010 et 2017.
Résultats |
Par les patients atteints de sarcoïdose, 35 avaient une atteinte oculaire (23 %) ; ils étaient répartis en 30 femmes et cinq hommes (sex-ratio de 1/6). L’âge moyen de survenue de l’atteinte oculaire était de 44,4 ans. L’atteinte oculaire était inaugurale chez 31 patients. Dans deux cas, elle était recherchée systématiquement après le diagnostic de la sarcoïdose et dans deux cas, elle est survenue au cours de l’évolution de la maladie avec un délai moyen de 3,5 ans. Il s’agissait d’une panuvéite dans 62,8 % des cas, d’une uvéite antérieure dans 17,1 % des cas, d’une uvéite intermédiaire dans 14,3 % des cas et d’une uvéite postérieure 3 % des cas. Une épisclérite était retrouvée chez un patient. L’atteinte était bilatérale chez 69 % des patients. Des précipités rétrocornéens étaient observés dans 40 % des cas. Un aspect en œufs de fourmis et une choroïdite multifocale périphérique étaient notés dans respectivement 26 et 6 % des cas. Des complications oculaires étaient survenues dans 24 cas : synéchies irido-cristaliniennes (58 %), cataracte (41,6 %), œdème maculaire (37,5 %), décollement rétinien (12,5 %) et hémorragie intravitréenne (8,3 %). Parmi les manifestations extra-oculaires, on notait : une atteinte médiastino-pulmonaire (65,7 %), une atteinte articulaire (28,6 %), une atteinte cutanée (8,6 %) et une atteinte neurologique (8,6 %). La calcémie et la calciurie étaient élevées dans respectivement 13 et 12 cas. Le dosage de l’enzyme de conversion, pratiquée chez 16 patients, était pathologique dans 43,7 % des cas. On observait une anergie tuberculinique chez tous les patients ayant eu une IDR à la tuberculine. La preuve histologique d’un granulome était obtenue dans huit cas. Une corticothérapie par voie générale a été indiquée chez 33 patients. Un traitement immunosuppresseur était institué chez cinq patients (deux pour une atteinte oculaire récidivante). Une rémission était obtenue pour 18 patients. Quatre patients avaient rechuté à une dose moyenne de 13,75mg de prednisone. Huit patients avaient récidivé après arrêt de la corticothérapie avec un délai moyen de 21,1 mois.
Conclusion |
L’uvéite est la manifestation oculaire la plus fréquente au cours de la sarcoïdose. Son évolution est souvent favorable, elle peut quelquefois mettre en jeu le pronostic visuel. Seuls un diagnostic et une prise en charge précoces permettront de prévenir la survenue de complications irréversibles. Néanmoins, le diagnostic n’est pas toujours aisé si l’atteinte oculaire est inaugurale ou si nous ne disposons pas de preuve histologique d’un granulome non caséeux. Dans ces cas-là, les critères élaborés par l’International Workshop on Ocular Sarcoidosis (IWOS) sont d’une aide considérable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 39 - N° S1
P. A219 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?