Limites du test IGRA QuantiFERON®-TB-Gold in-tube, third generation pour le dépistage de la tuberculose latente au diagnostic de vascularite - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
Les tests interferon-gamma release assays (IGRAs) sont recommandés pour le diagnostic de la tuberculose latente chez les patients soumis à un traitement immunosuppresseur. Cependant, des résultats indéterminés ne sont pas rares chez ces patients en raison d’une réponse faible à la phytohémagglutinine A dans le tube contrôle (PHA) [1 ]. Nous rapportons les résultats d’une étude rétrospective destinée à évaluer la qualité de la réponse à la PHA du test IGRA QuantiFERON®-TB-Gold, de troisième génération chez les patients atteints de vascularite au diagnostic avant tout traitement immunosuppresseur.
Patients et méthodes |
Entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2015, 39 patients souffrant de vascularite ont eu un test IGRA (QuantiFERON®-TB-Gold in-tube, third generation) avant toute prescription d’immunosuppresseur. Ces patients (groupe 1) ont été comparés à 40 patients souffrant d’une autre maladie inflammatoire avant tout traitement (groupe 2), et à 310 patients anonymisés sans immunosuppression ayant une réponse négative au même test Quantiféron (groupe 3). Les concentrations d’interféron gamma (IFNG) dans le plasma ont été mesurées après stimulation par la PHA et par les peptides antigéniques tuberculeux conformément à la procédure recommandée par le fabricant. La réponse à la PHA a été stratifiée en « absente » (IFNG<0,5UI/mL), « faible » (0,5≤IFNG<5UI/mL), « modérée » (5≤IFNG<10UI/mL) ou « normale » (IFNG≥10UI/mL).
Résultats |
Le groupe vascularite comprenait 24 patients avec artérite à cellules géantes et 15 patients avec vascularite des moyens ou des petits vaisseaux. Le sex-ratio (F/H) et l’âge moyen (en années) étaient : pour le groupe 1, 1,28 et 68,2±13 ; pour le groupe 2, 1,05 et 70,3±10,9 ; pour le groupe 3 : 1,39 et 62,7±10,7. L’âge, mais pas le sex-ratio, était significativement différent entre les groupes (p<0,0001). La réponse au PHA par classes était plus faible dans le groupe 1 comparée au groupe 2 (test global du Chi2 : p=0,03) et au groupe 3 (p=0,0001). Les proportions d’absence de réponse (22,5 %) et de réponse faible (40 %) au PHA étaient les plus élevées chez les patients présentant une vascularite. Il n’y avait pas de différence de réponse entre les patients présentant une artérite à cellules géantes et les autres patients. Le ratio polynucléaires neutrophiles/lymphocytes était plus élevé dans le groupe 1 que dans le groupe 2 (p=0,03). La CRP moyenne était 102,67±67,49 et 76,3±79,98mg/L dans le groupe 1 et le groupe 2 respectivement (p=0,11). Le ratio polynucléaires neutrophiles/lymphocyte et la CRP n’étaient pas disponibles pour le groupe 3.
Discussion |
Notre étude montre une diminution sévère de la réponse à la PHA chez les patients présentant une vascularite au diagnostic, responsable de nombreux tests indéterminés. Ceci pourrait être dû en partie à un ratio PNN/lymphocytes plus élevé (comparaison avec le groupe 2) ou un âge plus avancé (comparaison avec le groupe 3) [2 , 3 ]. L’hypothèse d’une anergie fonctionnelle en situation très inflammatoire est également à envisager.
Conclusion |
Nos résultats incitent à la vigilance dans l’interprétation d’un test IGRA au diagnostic d’une vascularite. Ils posent la question de la pertinence de ces tests et de la meilleure stratégie de diagnostic de la tuberculose latente chez les patients présentant une vascularite, même avant toute immunodépression.
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Vol 39 - N° S1
P. A69 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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