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Étude de pratique sur la prise en charge d’un cas suspect d’artérite à cellules géantes en médecine générale - 06/06/18

Doi : 10.1016/j.revmed.2018.03.310 
H. Guillet 1, , R. Porcher 2, L. Mouthon 3, A. Régent 3
1 Département d’aval des urgences, service de médecine interne, hôpital Henri-Mondor, AP–HP, Créteil, France 
2 Centre d’épidémiologie clinique, Hôtel-Dieu, Paris, France 
3 Centre de référence maladies auto-immunes et systémiques rares, service de médecine interne, hôpital Cochin, AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’artérite à cellules géantes (ACG) est la plus fréquente des vascularites avec une incidence estimée jusqu’à 1/3000 chez les plus de 50 ans. L’ACG est un diagnostic relativement rare en médecine générale (MG), une étude française estime qu’un généraliste rencontrerait un cas d’ACG confirmé tous les 10 ans. Toutefois les études suggèrent que les cas suspect seraient beaucoup plus fréquents. Les recommandations concernant les modalités diagnostiques et thérapeutiques sont émises par des spécialistes hospitaliers et peuvent être en inadéquations avec la pratique de ville, amenant à des prises en charges variées. Nous ne disposons aujourd’hui d’aucune donnée bibliographique sur la prise en charge d’une suspicion d’ACG en médecine générale.

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une enquête de pratique sur la prise en charge d’un cas suspect d’ACG en MG en France, basée sur le principe du case vignette : de très courts cas cliniques représentant chacun une situation clinique plus ou moins typique d’ACG suivis d’une courte série de questions à choix multiples ou unique. Nous relevions des informations concernant les modalités de prise en charge diagnostique, thérapeutique ainsi que des éléments de suivi.

Résultats

Au total, 967 médecins généralistes français ont répondu à cette étude entre fin novembre 2016 et début janvier 2017. Les médecins affirmaient avoir déjà été face à un cas suspect d’ACG dans 79,6 % des cas tandis que 46,1 % rapportaient suivre un cas d’ACG confirmé. La biopsie temporale était réalisée dans 46,7 % des cas, majoritairement après le début de la corticothérapie. Le délai estimé d’obtention de celle-ci était inférieur à 15 jours dans seulement 50 % des cas. Une imagerie complémentaire était demandée dans 7,4 % des cas, principalement un écho-doppler temporal (76,4 %) ou une angio-IRM (25,7 %). Ces examens étaient réalisés dans un cas sur deux après l’instauration de la corticothérapie. La corticothérapie était débutée dans 40,6 % des cas, souvent à une étape précoce du diagnostic (dès la première consultation ou l’obtention du bilan biologique). La dose majoritairement utilisée était 1mg/kg/j pour 66,4 % d’entre eux. Les médecins initiaient un traitement associé par calcium et vitamine D pour respectivement 28,9 % et 32,5 %. Un traitement par antiagrégant plaquettaire était introduit dans 8,7 % des cas. Le recours à un spécialiste était observé dans 64,1 % des cas, il s’agissait principalement du médecin interniste ou du rhumatologue (respectivement 45 % et 36,3 % des cas).

Les analyses comparatives montraient que les médecins de plus de 50 ans réalisaient plus une BAT (p=0,03) et débutaient plus une corticothérapie (p=0,0001) que les moins de 50 ans. Les médecins ayant une expérience d’un cas suspect d’ACG avaient plus tendance à réaliser une BAT (p=0,008) ou à débuter une corticothérapie (p<0,0001) que ceux sans expérience d’ACG. À l’inverse ils adressaient moins leurs patients aux spécialistes (p=0,037). Devant un signe visuel, les médecins adressaient majoritairement les patients aux urgences (p<0,0001).

Conclusion

Il s’agit du tout premier travail bibliographique s’intéressant à la prise en charge de l’ACG en médecine générale en France. Ce travail s’appuie sur un échantillon de taille très significative de près de 1000 médecins généralistes. Plus des trois-quarts des médecins ont déjà rencontré un cas suspect d’ACG. Près d’un tiers de des médecins prennent entièrement en charge une suspicion d’ACG, c’est-à-dire réalisent la BAT et initient la corticothérapie. Près d’un quart des cas d’ACG ne passent pas par les circuits hospitaliers. La création d’un réseau ville hôpital spécifique à cette pathologie pourrait faciliter la prise en charge des patients. Cette étude sera complétée par un travail similaire mené auprès des médecins internistes et rhumatologues français en collaboration avec les sociétés françaises de médecine interne et de rhumatologie.

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Vol 39 - N° S1

P. A79 - juin 2018 Retour au numéro
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