Incidence et facteurs de risque des thromboses veineuses sur picclines ; résultats d’une étude prospective observationnelle sur les complications liées aux picclines au CHU de Brest - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
Les cathéters centraux insérés par voie périphérique (picclines) présentent l’avantage d’une facilité de placement, liée à leur insertion dans une veine périphérique, associé à un accès veineux central permettant l’administration de traitements prolongés (nutrition parentérale, antibiothérapie) ou veinotoxiques (chimiothérapies) [1 , 2 , 3 ]. Le nombre de picclines posées au CHU de Brest entre 2013 et 2015 a ainsi augmenté de 22 %, témoin de l’engouement des professionnels de santé pour ce dispositif. La nécessité actuelle de diminuer la durée d’hospitalisation des patients contribue très certainement à leur succès en permettant également la poursuite de ces diverses thérapeutiques en ambulatoire avec une facilité d’usage pour les infirmières et une gêne modérée pour les patients.
Objectifs de l’étude |
Évaluer l’incidence des thromboses veineuses et les facteurs de risque associés à leur survenue à trois mois en rapport avec l’usage des picclines au CHU de Brest.
Matériels et méthodes |
Étude prospective observationnelle monocentrique réalisée en pneumologie, médecine interne, nutrition, oncohématologie et chirurgie cardiothoracique et vasculaire au CHU de Brest sur les picclines posées en hospitalisation sur six mois entre octobre 2015 et avril 2016. Le suivi des patients était réalisé sur une période de trois mois via des contacts téléphoniques et en consultation.
Résultats |
Cent vingt picclines ont été posées sur 109 patients d’âge moyen de 63,2 ans. Parmi les patients, 49,2 % provenaient du département d’oncohématologie, 16,7 % de médecine interne, 4,2 % de chirurgie cardiothoracique et vasculaire, 23,3 % de pneumologie et 6,7 % de nutrition.
Plus de 75 % des patients présentaient au moins un facteur de risque de thrombose veineuse, le plus fréquent étant l’existence d’une néoplasie (57,5 %).
L’indication principale de la pose de piccline était l’administration d’une chimiothérapie (42,5 %) suivie par une antibiothérapie parentérale (26,7 %) et par une nutrition parentérale (20 %).
Cinq (4,2 %) patients ont présenté une complication thrombotique veineuse à type de thrombose veineuse profonde (brachiale, humérale, axillaire ou sous-clavière), pour un taux d’incidence de 0,83 pour 1000 jours de cathétérisme. Aucune embolie pulmonaire n’a été décelée.
Le délai moyen de survenue de la thrombose après la pose était de 33,2±37,4 jours.
Le diagnostic de thrombose aboutissait au retrait immédiat du dispositif dans quatre cas sur cinq et à un retrait différé à une semaine dans un cas. Quatre patients sur cinq ont été traités par HBPM à dose curative pour une durée comprise entre une semaine et cinq mois. Le patient non anticoagulé est décédé dans le mois suivant le diagnostic de thrombose veineuse dans un contexte de prise en charge palliative d’une néoplasie.
À trois mois, on constatait la disparition du thrombus dans trois cas sur cinq.
Un sur-risque de thrombose significatif a été identifié chez les patients provenant d’oncohématologie (p=0,026), et chez les patients transfusés (p<0,01).
Conclusion |
Dans cette étude monocentrique prospective sur les complications des picclines chez 109 patients hospitalisés en médecine et en chirurgie au CHU de Brest, l’incidence des thromboses veineuses liées à l’usage d’une piccline sur six mois est faible, de 0,83 pour 1000 jours de cathétérisme, comparable aux données de la littérature.
La facilité de pose d’une piccline, en particulier chez les patients d’oncohématologie chez qui les facteurs de risque classiques de thrombose veineuse sont sur-représentés, ne doit pas faire oublier le risque de survenue d’une thrombose veineuse sur cathéter ni les autres complications potentiellement associées, en particulier les infections sur cathéter.
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Vol 39 - N° S1
P. A89-A90 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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