Le ralentissement du traitement de l’information est souvent observé dans la sclérose en plaques (SEP), parfois aux stades les plus précoces et sans plainte cognitive, mais ses mécanismes restent controversés.

L’objectif de ce travail était de déterminer les mécanismes perceptifs, moteurs, attentionnels et cognitifs pouvant intervenir dans l’allongement des temps de réaction (TR) des patients atteints de SEP.

Vingt patients atteints de SEP sans déficit moteur, sensoriel ou visuel notable ont été inclus et évalués par des tests neuropsychologiques classiques. L’évaluation de la vitesse de réaction reposait sur des tests informatisés validés, mesurant la fréquence motrice (FM), les TR simples (TRS) et à choix (TRC). Les TR médians, les index perceptivo-moteurs et attentionnels ont été comparés à ceux de 20 témoins appariés par l’âge et le niveau scolaire.

Les résultats montraient chez les patients : (1) un ralentissement de la FM (p = 0,019) sans corrélation aux déficits cliniques (p = 0,6), et (2) un allongement des TRS (p < 0,001), lié à une diminution du pourcentage de réponses rapides (p = 0,001), sans majoration du nombre d’erreurs (p > 0,05). Les TRC (3) étaient allongés (p = 0,001), de façon proportionnelle aux TRS, et avec une préservation de la modulation selon la probabilité d’apparition des lettres (p = 0,7).

Ce travail a montré un ralentissement de l’action chez les patients atteints de SEP. Ce déficit semble lié à (1) un déficit attentionnel empêchant le maintien d’un pourcentage élevé de réponses rapides, et (2) un discret ralentissement moteur infraclinique, contrastant avec (3) une préservation des processus décisionnels et de l’attention divisée.

Ces résultats sur les mécanismes impliqués dans le ralentissement de l’action dans la SEP restent à confirmer dans des populations plus larges, et à comparer entre différentes formes évolutives rémittentes et progressives.