Grossesse, baclofène intrathécal (BIT) et sclérose en plaques (SEP) : à propos d’un cas - 19/07/18
Résumé |
Introduction |
Le déroulement et les conséquences de la grossesse chez des patientes porteuses de pompe à baclofène dans le cadre d’hypertonie spastique est peu documenté dans la littérature.
Observation |
Mme P., 36 ans, présentait une paraparésie spastique (Asworth à 4/4) en lien avec une sclérose en plaques de forme rémittente connue depuis 1995. Pour conserver ses possibilités de déambulation avec des cannes, une pompe à baclofène intrathécal était implantée en 2001. En octobre 2005, elle débuta une grossesse. Le débit de baclofène fut initialement diminué pour limiter les éventuels effets indésirables (de 720 à 630) mais finalement refixé à 690 mg/24 h devant la survenue de douleurs liée à l’hypertonie au dernier trimestre de la grossesse. Elle accoucha sans complication à 38 semaines d’aménorrhée par césarienne programmée sous anesthésie générale. Le nouveau-né pesait 2,180 kg pour 44 cm, son APGAR était à 10. Aucun signe de sevrage de baclofène n’était noté. La patiente réalisa par la suite 3 poussées (majoration de l’hypertonie des membres inférieurs et syndrome cérébelleux) responsables de chutes. Son hypertonie restait invalidante malgré l’augmentation du baclofène à 760 mg/24 h. À 8 mois post-partum, un contrôle radiographique permit d’objectiver une rupture de cathéter nécessitant une reprise chirurgicale 8 jours plus tard.
Discussion |
Sans traitement de l’hypertonie, la patiente n’aurait pas envisagé de grossesse. Le BIT, du fait d’un faible passage plasmatique fœtal, est moins nocif que per os (risque de syndrome de sevrage). L’aggravation de la spasticité en post-partum peut être la conséquence d’une poussée ou d’un dysfonctionnement de la pompe. Dans ce cas, la rupture de cathéter peut être liée à un traumatisme (chute), un étirement (périmètre abdominal), ou à l’usure.
Conclusion |
Une grossesse sous BIT n’impose pas l’arrêt du traitement mais justifie une surveillance accrue pour adapter les doses en fonction de l’état clinique, de la tolérance et détecter les dysfonctionnements précocement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 163 - N° 6-7
P. 728 - juin 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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