Les brûlures de l’enfant posent des problèmes spécifiques en ce qui concerne les soins locaux et les suites postopératoires. Contrairement à l’adulte qui peut bénéficier d’anesthésies locorégionales, le geste chirurgical nécessite systématiquement une anesthésie générale. Pour diminuer la durée opératoire, on utilise des agrafes cutanées plutôt que des fils de suture ; cependant, leur ablation lors du pansement de vérification de greffe nécessite une analgésie importante voire une deuxième anesthésie générale. Nous étudions l’intérêt de la colle cutanée type cyanoacrylate pour la fixation des greffes.

Une étude comparative est réalisée de 2012 à 2016. Cent dix-huit enfants ont été inclus, présentant une brûlure concernant moins de 5 % de la surface corporelle totale. Soixante-douze enfants ont bénéficié d’une fixation par agrafage cutané, 46 par colle cutanée. Nous avons évalué la qualité de prise de la greffe, la sédation nécessaire au premier pansement, la durée d’hospitalisation après la greffe, la quantité de colle utilisée et les complications éventuelles.

Il existe des différences entre les deux groupes sur l’âge et la surface corporelle brûlée (le groupe agrafe présente des patients plus âgés et d’une surface brûlée plus étendue). Le taux de prise était de 100 % dans les deux groupes. Le pansement de vérification de greffe a pu être réalisé sans analgésie ou sous analgésie légère chez tous les enfants du groupe colle cutanée, alors qu’il a nécessité une anesthésie générale chez 64 % des patients du groupe agrafes. La durée moyenne d’hospitalisation après la greffe était de 4,9jours dans le groupe colle cutanée contre 6,5jours dans le groupe agrafes. Aucune complication n’a été observée.

L’utilisation de colle cutanée permet de positionner les greffes rapidement et ne nécessite pas de deuxième temps d’anesthésie. Elle réduit donc la durée de séjour jusqu’à 25 %. Le gain médico-économique est majeur par rapport à l’utilisation d’agrafes cutanées, pour un résultat final équivalent et sans inconvénient rencontré.

Local postoperative care and burn wound management can present with a certain degree of difficulty in the pediatric population. While the use of skin staples as a method of skin graft fixation is a well-known, rapid and simple method, their removal can be painful and may necessitate some sedation or even general anesthesia. We studied in this article the advantages and economic value of using the cyanoacrylate glue as a fixation method for skin grafts.

A comparative study was carried out from 2012 to 2016. Hundred and eighteen infants with burns up to 5% of total body surface area were included in the study. Seventy-two infants had split thickness skin grafts fixed with skin staples. Forty-six infants had split thickness skin grafts fixed with cyanoacrylate glue. We compared the quality of graft, the sedation used during the first postoperative dressing, the length of hospital stay, the amount of glue used and the presence of complications.

There is a difference between the two groups studied in terms of age and total burn surface area. The rate of graft take was 100% in both groups. The first postoperative dressing was carried out without the use of powerful analgesia in the cyanoacrylate group, while it was necessary to use general anesthesia in 64% of the skin staples group. The average length of stay in hospital after skin grafting was 4.9 days for the cyanoacrylate glue versus 6.5 days in the skin staples group. No complications were noted in the 2 groups.

The use of cyanoacrylate glue allows rapid fixation of skin grafts and avoid general anesthesia for postoperative cares. Subsequently the length of hospital stay is reduced within 25%. The medico-economic value of glue protocol is highly significant compared to skin staples, while having similar good results and without significant problems.