La neurochirurgie moderne permet dans presque tous les cas de venir à bout de la douleur des névralgies trigéminales essentielles. Lorsque celles-ci deviennent pharmacorésistantes, on peut avoir recours à la décompression vasculaire microchirurgicale qui lève le conflit vasculonerveux sur la racine trigéminale, cause la plus fréquente de la névralgie trigéminale essentielle. Cette méthode, qui est conservatrice et curative, nécessite un abord direct sous anesthésie générale. Elle s’adresse aux patients en bon état général. L’objectif de notre étude est de comparer nos résultats aux données de la littérature.

L’âge moyen des patients était 59,76 ans avec des extrêmes de 32 à 81 ans. Il y avait une prédominance féminine avec un sex-ratio égal à 2,23. La symptomatologie clinique était typique chez tous nos patients avec une zone gâchette retrouvée à chaque fois. Le suivi médical en préopératoire était effectué par les neurologues pour 19 patients, par un médecin traitant généraliste chez 18 patients et 5 patients par les médecins de l’équipe antidouleur. La durée moyenne de suivi était 4,2 ans. L’IRM était effectuée chez tous nos patients et avait permis d’objectiver un conflit vasculonerveux ; le vaisseau conflictuel avec le nerf trijumeau était artériel dans 74 % des cas et l’artère le plus souvent retrouvé était l’artère cérébelleuse supérieure. La durée moyenne de l’intervention était 148minutes avec des extrêmes allant de 110minutes à 185minutes.

L’amélioration clinique était notée chez 41 patients soit 97,62 % avec une sédation complète de leur névralgie immédiatement après la chirurgie. Nous avons eu 8 cas de complication postopératoire soit 19 %. Dix-sept patients soit 40,47 % ont eu une récidive avec la reprise de la symptomatologie préopératoire sans conflit vasculonerveux objectivé à l’IRM de contrôle. Ces patients sont traités par les méthodes lésionnelles. Notre expérience montre bien que les résultats cliniques de cette technique sont bons. Dans notre série, nous avons eu un taux succès (guérison) sur 10 ans de 59,52 %, ce qui montre que la DVMC doit constituer la méthode de choix pour les patients souffrant d’une névralgie trigéminale par conflit vasculonerveux après échec du traitement médicamenteux bien conduit.

La décompression vasculaire microchirurgicale est une technique curative et conservatrice, séduisante ne nécessitant pas beaucoup de moyens et les résultats sont bons. Une collaboration est nécessaire entre neurologues, radiologues et neurochirurgiens pour une meilleure prise en charge.