Importante implication de l’immunité innée dans l’insulte cérébrale précoce suite à l’hémorragie sous-arachnoïdienne - 19/07/18
Résumé |
Introduction |
L’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) est une condition catastrophique grave, résultant fréquemment d’une rupture d’un anévrisme intracrânien. Elle est associée à une importante mortalité et d’importants déficits neurologiques chez les patients. L’ischémie cérébrale tardive, induisant la mort de neurones, est responsable de cette morbidité importante. Toutefois, le vasospame, historiquement impliqué dans cette ischémie, n’est pas aussi important dans ce phénomène. Les évènements présents lors l’insulte cérébrale précoce (72 premières heures suivant l’ictus) vont donc conditionner le devenir du patient. Une plus grande compréhension du rôle de l’inflammation durant cette période pourra aider cette population dans le besoin de nouveaux traitements. Ainsi, notre objectif est d’évaluer l’importance de l’activation précoce du système immunitaire innée dans la mort neuronale et les déficits secondaires dans un modèle expérimental d’HSA observés.
Matériel et méthodes |
En utilisant un modèle d’HSA chez la souris (injection de sang directement dans la citerne pré-chiasmatique vs insertion de l’aiguille pour le groupe contrôle), nous avons testé l’apparition de déficits moteurs à l’aide de l’utilisation de deux tests phénotypiques (préhension et démarche). Par l’utilisation de la microscopie en immunofluorescence sur des coupes de cerveaux inclus en paraffine et de la cytométrie en flux sur le sang ou suspension monocellulaire après digestion enzymatique de cerveaux avec HSA, nous avons caractérisé les types de cellules immunitaires et leur activation dans la période de l’insulte cérébrale précoce.
Résultats |
Notre modèle d’HSA engendre des déficits neurologiques tels que démontré par les deux tests phénotypiques réalisés au jour 7. Nos études de cytométrie en flux montrent que l’HSA augmente significativement la microglie activée à jour 1 et le recrutement de macrophages et des neutrophiles aux jours 1, 2 et 7 dans le cerveau. De plus, il y a davantage de monocytes pro-inflammatoires à jours 1 et 2 par rapport au groupe contrôle. Au niveau du sang périphérique, l’HSA favorise l’augmentation des neutrophiles et des monocytes de type pro-inflammatoire entre le jour 1 et 7 post-chirurgie comparée au contrôle. Un marquage en immunofluorescence à jour 7 démontre une augmentation de l’activation des astrocytes et de la microglie de même que plus de mort neuronale en même temps que l’apparition des troubles moteurs chez les souris HSA.
Conclusion |
Nos résultats démontrent une activation précoce de la microglie de même qu’un recrutement intracérébral accru de membres de l’immunité innée (monocytes inflammatoire et neutrophiles). De plus, l’activation microgliale et astrocytaire coïncide avec la présence de la mort neuronale et les déficits moteurs chez les souris HSA. Ces résultats démontrent qu’une réaction inflammatoire innée intracérébrale et systémique est induite après une HSA. Une meilleure compréhension de la modulation de l’activation leucocytaire innée suite à une HSA permettra de développer de nouvelles cibles thérapeutiques afin de réduire les déficits chez les patients.
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Vol 64 - N° 3
P. 224 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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